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Costes et Bellonte - Documents de la première traversée de l'Atlantique sans escale en avion , de Paris à New York

Important registre de 33 cartes entoilées, noir et blanc et certaines en couleurs contenu dans une reliure mobile à plaques d'acajou marine tenue par cinq anneaux métalliques 27x30 cm , accompagné d'une pochette en plastique transparent à bords renforcées, 20 x 40 cm contenant les corrections de la hauteur de la Polaire, pour obtenir la latitude et les tables auxiliaires pour l'année 1929. Utilisés par Coste et Bellonte lors de leur traversée entre Paris et New York du 1er septembre 1930. Provenance Maurice Bellonte.

Important registre de 33 cartes entoilées, noir et blanc et certaines en couleurs contenu dans une reliure mobile à plaques d'acajou marine tenue par cinq anneaux métalliques 27x30 cm , accompagné d'une pochette en plastique transparent à bords renforcées, 20 x 40 cm contenant les corrections de la hauteur de la Polaire, pour obtenir la latitude et les tables auxiliaires pour l'année 1929. Utilisés par Coste et Bellonte lors de leur traversée entre Paris et New York du 1er septembre 1930. Provenance Maurice Bellonte.Costes et Bellonte ont, les premiers, relié Paris à New-York sans escale à bord de leur avion « le point d'interrogation ». Pour cette traversée, réputée la plus dangereuse, car confrontée aux vents contraires, il leur fallut plus de 37 heures de vol, avec comme tout instrument de navigation une TSF, un compas, les étoiles et des cartes.Le bruit est tellement fort à l'intérieur de la carlingue qu'ils portent des boules Quies et échangent les informations sur des petits papiers. Le froid est intense, ils volent à 185 km heure à 1200 mètres d'altitude. Rapidement ils se trouvent pris dans une tempête, leur vitesse chute à 120 km/h, Costes décide de la passer par le dessous, ils sont à moins de 350 m d'altitude...Arrivés au large des côtes canadiennes, les instruments lâchent, la TSF tombe en panne le gyroscope est bloqué ; un hauban a cédé aussi, mais l'appareil est costaud. En revanche la brume est arrivée, Costes fait piquer du nez à l’appareil, d'après les calculs de Bellonte, qui tient les cartes sur les genoux ils ne sont plus loin… Il a raison : il écrit à Costes " regarde des mouettes" une barre de nuages se dessine à l’horizon, et puis des roches, des brisants. Costes voit un phare, mais la marée est basse, impossible de se repérer avec les cartes, laissant la côte à tribord Costes descend ... et remet précipitamment les gaz ; ils se retrouvent à frôler la mature de bateaux à voiles ils ont failli tout perdre mais ils ont un repère à présent: le port d’Halifax. En tout et pour tout, dans cette traversée à l’estime, grâce aux cartes et au métier de Bellonte, ils n'ont dévié que de 10 km. Ils longent alors la cote Américaine dans des conditions météorologiques particulièrement éprouvantes.C'est alors qu'après 37 heures de vol ils voient dans le ciel deux petits appareils venir à leur rencontre pour les accompagner jusqu'à l'aéroport de New York. Au sol plus de 200 voitures sont garées en haie d'honneur, Linberg est là, avec sa femme, le président des Etats-Unis, des personnalités de toutes sortes et une foule de 200 000 personnes venues acclamer les héros de l’air.Voici les cartes originales que Bellonte portait sur les genoux, Sur la carte de France une croix, au-dessus de St Valery en Caux 10h46 gmt et deux minutes plus tard une position : 10h48 gmt 49°052 Route Vraie au 300. Le « point d’interrogation » vient de quitter le sol de France et s’élance pour son périple historique, chargé de plus de 5000 litres d’essence. Costes écrit au crayon " Nous dérivons un peu vers la gauche".Bellonte au crayon bleu note le Cap rectifié de l’avion et l’endroit de leur survol « Île de Wight ». La route quitte la Cornouaille survole Tiperary ils quittent définitivement la terre pour s’élancer au-dessus de l’Atlantique. L’arrivée en Amérique est confuse, ni l’un ni l’autre ne savent véritablement ou ils se trouvent et les cartes témoignent de cette anxiété, sur l’une d’elles, peut-être la plus émouvante de l’ensemble, Bellonte écrit en grandes lettres capitales « HALIFAX » suivit d’une flèche.Il s’agit du moment décisif du vol ou Bellonte vient de localiser l’endroit ou ils se situent. Ce moment est détaillé dans les mémoires de Maurice Bellonte, écrites en 1976 sur les documents d’époque, dont nous joignons le manuscrit original. Les autres cartes des côtes américaines portent les mêmes tracés, cette fois ci plus précis, de la route qui les mènera d’Halifax à Boston, puis à la tombée de la nuit, au survol de New York.Cet atlas est une pièce historique de la plus haute importance dans l’histoire de l’aéronautique, mais plus encore, il marque l’avènement d’une nouvelle ère : celle de l’aviation moderne et débute les liaisons aériennes transatlantiques.Ainsi à l’aventure humaine, s’ajoute l’intérêt de l’avancée scientifique. Bellonte, met au point avec son équipe de cartographes et de météorologistes, une navigation associant les repères astronomiques aux données des cartes établies par Kahn. Un travail constant de trois années, qui va révolutionner la navigation aérienne et ouvrir la voie à l’aéronautique contemporaine.Nous associons à cet atlas :- Un tapuscrit original de premier jet abondamment corrigé et enrichi d’extraits manuscrits et documents divers en vue de publication aux éditions Plon, daté de 1976.200 ff, regroupés dans un classeur d’une couverture cartonnée verte.Passionnant document retraçant l’intégralité de la carrière de Maurice Bellonte avec reproductions de documents d’époque et le récit détaillé de la traversée de l’Atlantique sur le point d’interrogation en 1930.Ce document captivant aide à suivre la progression de l’équipage sur les côtes américaines et éclaire de façon très précise la lecture de l’Atlas des cartes ayant servies aux deux aviateurs lors de leurs traversée historique de l’atlantique.- Ainsi que 50 cartes géographiques « Rand Mc Nally, Standard Indexed Map » d’états américains.In8 étroit à la couverture cartonnée illustré aux couleurs vives contenant une carte rempliée en fin d’ouvrage, précédée d’un index et de publicités.Ces cartes ayant servies à Coste et Bellonte lors de leurs tours de l’Amérique dit « Tour de l’amitié » effective de Septembre à Novembre 1930. Suite à leurs traversée du pacifique.Certaines d’entre elles portant des annotations, indications diverses et conditions météos de la main de Maurice Bellonte.Plus de photos sur notre site internet : http://www.oeildemercure.com/produit/costes-et-bellonte-documents-de-la-premiere-traversee-de-latlantique-sans-escale-en-avion-de-paris-a-new-york-1930/Costes and Bellonte – First crossing of the Atlantic non-stop by plane, From Paris to New York Register of 33 black and white interlaced cards and some colors in a mobile mahogany plate binding held by five 27×30 cm metal rings, accompanied by a transparent plastic bag with reinforced edges, 20 x 40 cm containing Corrections of the height of the Polar, to obtain the latitude and auxiliary tables for the year 1929. Used by Coste and Bellonte during their crossing between Paris and New York from 1 September 1930. Origin Maurice Bellonte. Costes and Bellonte were the first to connect Paris to New York without stopping aboard their plane « the question mark ». For this crossing, considered the most dangerous, because facing the contrary winds, it took them more than 37 hours of flight, with like a navigation instrument a TSF, compass, stars and maps.The noise is so strong inside the cabin that they carry Quies balls and exchange information on small papers. The cold is intense, they fly at 185 km hour at 1200 meters above sea level. They quickly find themselves caught in a storm, their speed drops to 120 km / h, Costes decides to pass it from below, they are at less than 350 m altitude …Arrived off the Canadian coast, the instruments drop, the TSF breaks down, the gyroscope is blocked; A guy also gave way, but the device is sturdy. On the other hand, the mist has arrived, Costes makes a nose to the device, according to the calculations of Bellonte, who holds the cards on the knees they are not far away … He is right: he writes to Costes « looks seagulls « A bar of clouds takes shape on the horizon, and then rocks, breakers. Costes sees a lighthouse, but the tide is low, impossible to locate with the maps, leaving the coast to starboard Costes descends … and precipitates the gas; They end up near the mature sailing boats they almost lost but they have a landmark now: the port of Halifax. In all, and for all, in this crossing to esteem, thanks to the maps and the craft of Bellonte, they deviated only 10 km. They then travel along the American coast in particularly harsh weather conditions.It is then that after 37 hours of flight they see in the sky two small apparatuses coming to meet them to accompany them to the airport of New York. On the ground more than 200 cars are parked in a hedge of honor, Linberg is there, with his wife, the President of the United States, personalities of all kinds and a crowd of 200,000 people come to cheer the heroes of the air.Here are the original maps that Bellonte wore on the knees, On the map of France a cross, above St Valery en Caux 10:46 gmt and two minutes later a position: 10:48 gmt 49 ° 052 Route True to 300. The « point Of interrogation « has just left the soil of France and springs for its historic journey, loaded with more than 5000 liters of gasoline. Costes writes in pencil « We drift a little to the left ».Bellonte in blue pencil notes the rectified Cape of the plane and the place of their flight « Isle of Wight ». The road leaves Cornwall over Tiperary they definitely leave the land to jump over the Atlantic. The arrival in America is confused, neither of them really know where they are, and the maps bear witness to this anxiety on one of them, perhaps the most moving of the whole, Bellonte wrote in large capital letters « HALIFAX » followed by an arrow.This is the decisive moment of the flight or Bellonte has just located the place where they are located. This moment is detailed in the memoirs of Maurice Bellonte, written in 1976 on the documents of the period, of which we append the original manuscript. The other maps of the American coasts bear the same tracings, this time more precise, of the road that will take them from Halifax to Boston, and then at nightfall, over New York.This atlas is a historical piece of the utmost importance in the history of aeronautics, but more importantly it marks the dawn of a new era: that of modern aviation and begins transatlantic air links.Thus, to the human adventure, the interest of the scientific advance is added. Bellonte, develops with his team of cartographers and meteorologists a navigation associating the astronomical landmarks with the data of the maps established by Kahn. A constant work of three years, which will revolutionize air navigation and pave the way for contemporary aeronautics.

Deux feuillets manuscrits sur vélin fin extraits d’un bréviaire

France, vers 1450 Deux feuillets manuscrits extraits d’un calendrier extraits d’un bréviaire, comprenant les mois de mars, avril, mai, juin. En latin et en français, manuscrit décoré sur parchemin, initiales ornées et filigranéesEn tête KL à l’or sur fond rouge et bleu. Le calendrier comporte un saint par jour, écrit à l’encre brune dans une écriture batarde (transcription jointe), ayant servi de livre de raison au XVIe siècle dans la marge extérieur: - 3 mars : "Ce jour mourust feu maistre Michel Bignot conseiller du roy a Paris Seigneur du Roignant et de la Fontaine (…) et cet estein en ce jour sabemedi à sept heure au soir [1513]"Dieu eyt lame de luy en son grand mercy";- 17 mai : "Ce jour je fust marié"- 18 juin : " Ce jour fust né Janne ma fille [1520]- 29 juin : "Ce jour mourust ma femme" [1520].

Deux miniatures extraites des Vigiles des Mors, Paris circa 1496.

Deux miniatures sur vélin - l’une représentant « Job sur son fumier » (7,5 x 5, 5 cm) placée dans un petit encadrement mouluré doré ; la seconde « La mort de Job » (8,2 x 6 cm) dans un encadrement moderne.

Ces miniatures apparentées au maître de Jacques de Besançon, sont extraites des Vigiles des Mors imprimé par Verard entre 1496 et 1498.Antoine Verard, probablement le plus important imprimeur parisien de la fin du XVe siècle, travaillait pour la cours de France, il réservait deux et parfois trois exemplaires imprimés sur peau de vélin de ces livres à destination du roi de France ou de ses proches. Ces exemplaires royaux étaient recomposés afin de laisser un espace occupé par des peintures qui n’existent pas dans les exemplaires commercialisés. En ce qui concerne ce texte, deux exemplaires imprimés sur vélin sont répertoriés, l’un au musée Condé de Chantilly (Impr. 1956, alias XII. F. 44) et l’autre à la réserve de la Bibliothèque nationale (OE XV 847).Ces deux fragments proviennent donc d’un troisième exemplaire, démembré à une date incertaine et correspondent aux folios i4v et p4v de l’exemplaire détenu par la collection du musée de Chantilly. Les intéressantes variantes constatées entre ces miniatures et celles du musée Condé de Chantilly permettent de juger de la liberté que s’accordaient les enlumineurs selon la personnalité des commanditaires. On peut observer par exemple dans l’exemplaire de Chantilly, en ce qui concerne la mort de Job, la présence d’un transi poignant une flèche, qui est absent de notre miniature. Ou bien en ce qui concerne Job sur son fumier, l’attitude de celui-ci qui dans l’exemplaire de Chantilly a les bras croisé sur la poitrine en signe de refus, alors qu’il est représenté dans une position d’indifférence dans notre miniature. La proximité stylistique quant à elle ne fait aucun doute tant dans l’attitude des personnage (courbés), le modelé des visages, la palette et le traitement global du thème. Il est plaisant, à ce propos, de comparer ces deux intéressantes peintures à celles du cycle complet de l’exemplaire de la bibliothèque du château de Chantilly reproduites sur la base du CNRS (impr. XII-F-044).

[Enluminure] Saint Laurent et son grill _Grande Initiale Historiée A extraite d’un graduel monumental

Allemage XVe siècle Grande initiale A enluminée sur peau de vélin (150 x 125 mm) représentant Sain Laurent tenant son grill de la main gauche et un livre dans la main droite. Placé sur un fond rose pale orné de croisillons d'or liquide, Saint Laurent est vêtu d’une chasuble bleue orné de médaillons dorés. Bel effet de drapé servi bandes d’or ornant le vêtement.

Ensemble exceptionnel de 117 portraits de dignitaires chinois

Dynastie Qin (1853) 117 portraits à l’aquarelle et au crayon, sur papier de Chine contrecollé sur cartonmonté en soufflets (185x13mm), recto ou recto-verso, protégé par deux haies de boisvernies.Certains onglets rompus ou consolidés anciennement par du scotch.Portant au dos un timbre humide à l’encre rouge plusieurs fois répété , en haut àdroite la plupart des portraits comportent une numérotation en chinois, deux de cesportraits sont accompagnés de commentaires en chinois.

Ces portraits de dignitaires sont tous vus de face et sont traités avec unegrande minutie dans un style que l’on pourrait qualifier d’hyperréalisme.Cette suite de visages au modelé parfait, d’une présence troublante, semble se détacher de son support.Certains d’entre eux n’ont qu’une esquisse de vêtements, d’autres quelques détails de col ou de veste, qui rendent plus présents encore ces visages inconnus. L’unité de cette galerie de portraits sur l’acuité des regardsprovoquant une curieuse sensation hypnotique.On note un désir de saisir la personnalité de chacun de ces personnages :Légers sourire esquissés, moues narquoises, voire méprisantes où complices: il s’agit de portraits réalisés au naturel, non idéalisés.Des personnages semblent revenir plusieurs fois.On remarque sur certains d’entre eux de menues caractéristiques qui ont étéscrupuleusement reportées : ces visages ne sont pas idéalisés.Les boucles d’oreilles en or, les visages blanchis aux lèvres marquées d’unpoint rouge pour les femmes, certaines coiffes portant des grosses perlesindiquent une origine aristocratique.L’un de ces portraits porte une indication marginale : la femme est décritecomme portant ou devant porter une robe de soie rouge à motifs de dragonsou python doré de rang numéro 5.Ce portrait est daté de l’année de Gui Chou, qui selon le calendrier lunairechinois peut s’interpréter comme l’an 1853 ou 1913 (le calendrier cycliquedes phases de la lune faisant se répéter le nom des années tout les 60 ans estabandonné en 1911). Il semble ainsi probable que la date à retenir soit plutôtcelle de 1853.Un nom apparaît, celui de «Ji Yuan Xiao», pourrait être celui du peintre.Une date évoque le nouvel an chinois ainsi qu’une adresse mais aucuneindication géographique.Le timbre humide au dos des peintures peut se lire : cabinet Song Yun. La fonction de ces portraits est incertaine mais il est tentant d’imaginerqu’ils proviennent des archives d’une officine spécialisée dans la réalisationde portraits d’ancêtres ou bien de portraits commandités pour d’autresfonctions.On sait que les portraits en pieds d’ancêtres revêtaient une grandeimportance dans la Chine ancienne. Protecteurs de la maison, ils se devaientd’être les plus ressemblants possibles afin d’éviter qu’un esprit approchantvienne incarner l’image.Le sentiment que génère ce magnifique document est proche du troubleque l’on ressent à la vue des portraits du Fayoum si l’on considère que lafonction de ces portraits est de garder pour l’éternité la personnalité et l’âmed’un défunt.En 2017 le Saatliche Museen de Berlin a pour la première fois réuni unensemble de portraits chinois provenant des plus importantes collectionsmondiales des musées européen et américain. Il y est exposé une galerie deportraits de même nature que notre ensemble bien que moins volumineuse.La présentation de l’exposition, toujours visible sur internet rend biencompte de l’extraordinaire présence de ces portraits énigmatiques.Pièce unique

Exceptionnel document sur la répression de la révolte de Saint-Domingue « Etat des personnes détenues à bord de la corvette « La Sagesse » com/dé par le capitaine Barnetche savoire (…) »

29 germinal An 11 (19 avril 1803) 1803 Trois pages in-folio sur papier filigrané « Texier Ponbreton » aux armes du bonnet frégien (An 2). Manuscrit à l’encre brune, se composant d’un tableau détaillant la condition des personnes détenues à bord de la corvette. Les catégories sont : nom / sexe / qualité / couleur / libre / esclave / observations. Il s’agit de l’état dressé des prisonniers, libres et esclaves, détenus à bord de la corvette « La Sagesse » le 29 germinal an 11 (19 avril 1803) en rade du Fort « Dhauphin » (Fort liberté). Le document est signé par le capitaine commandant Barnetche et l’agent comptable Peychaud. La liste contient quarante-quatre noms dans lesquels on ne relève que quatre blancs, les catégories font frémir : blanc, négresse libre, négresse esclave, mulâtre libre, griffon (enfant issu d’un.e mulâtre et d’un.e noir.e), gartron , nergilion … Les observations portées en marge sont explicites. En voici quelques exemples. "Harteaux", homme, blanc , « vagabond magasin et voleur d’une montre ! Au moins déportation ! »Tous les membres proches de la famille d’Albert qu’ils soient libres ou esclaves sont affublés du commentaire suivant « Canaille Canaille de la famille Albert. Quinze individus très dangereux à conserver (gouverner ?) »Leferve, femme mulâtre, libre : « Son fils est passé à l’ennemi et carabinier d’Albert »On note le nom de Marie, domestique, caractéristique : « enfant, négresse et esclave. » Plus loin Louis d’Espinase, une femme quarteronne, libre : « Concubine de La Croze, fusillé (…) » La majorité des détenus sont des femmes comme cette Cassile, mulâtresse esclave qualifiée de « Concubine d’un chasseur passé à l’ennemi ». Un autre blanc se glisse au milieu de cette sinistre liste, il s’appelle Bassidaux, c’est « un lâche et un traitre », il écrit « fusillable » souligné deux fois, puis encore « Ce Bassidaux est fusillable ! » Sur d’autres « Je ne veux point de ces hommes chasseurs » « Concubine de chasseur » Fanchonelle, femme, négresse, esclave « Concubine d’un chasseur passé à l’ennemi ».Sophie, blanche, taxée de « Concubine de l’Univers et d’un chasseur ennemi » Quasiment tous les prisonniers ont le droit à ces commentaires cinglants « coquinissime », « déportable », « ce français italien de nation » , « parente des deux babys fusillées hier » « à chasser ». Sur des négrillons, esclaves : « enfants : très petits enfants »

Le Document est certifié en rade du Fort Dhauphin le 29 Germinal 11e année, vue par le capitaine commandant Barnetche et l’agent comptable Peychaud. Le Fort Dauphin, ex Fort Liberté, était la place fortifiée de Toussaint Louverture, et a été réduit à la suite d’âpres combats. Ces documents inédits concernant la répression de la révolte de Saint Domingue dont ont été victimes les proches des insurgés. Déportés et fusillés en masse. Rappelons qu’en 1802, le premier consul rétablit l’esclavage. Un important corps expéditionnaire formé de 23 000 hommes va s’opposer à partir du mois de mai 1802 à l’armée de Toussaint qui dispose d’une armée de plus de 20 000 hommes. L’offensive, extrêmement meurtrière se concentre alors sur les forts et le port dont la réduction signera la fin de l’aventure Toussain Louverture. Déporté en France au Fort de Joux dans le Jura ou Toussaint meurt d’épuisement le 7 avril 1803. Il ne connaîtra donc pas l’indépendance de Saint-Domingue promulguée le premier janvier 1804, par son lieutenant affranchi Jean-Jacques Dessaline.

Feuillet manuscrit extrait d’un bréviaire

France, vers 1450 Feuillet extrait d’un bréviaire, sur vélin très fin (veau mort né d’époque). Dimensions du feuillet : 110 x 152 mm.Espace occupé par l’écriture : 90x70 mm.34 lignes par pages sur deux colonnes, manuscrit à l’encre noire, orné de 45 initiales peintes en bleu filigranées à l’encre rouge, et alternativement, à l’or à la feuille filigranées de bleu.

Feuillet Manuscrit sur vélin, extrait d’un Missel

Premier tiers du XVe siècle (1420) Folioté 165 à l’encre rougeUn feuillet, recto-verso sur peau de vélin extrait d’un grand Missel.23 lignes par pages sur deux colonnes en écriture gothique, aux encres rouges et noires, réglures à l’encre rouge. Dimensions du feuillet 264 x 350 mm.Agrémenté de 8 grandes initiales occupants de 2 à 4 lignes de texte, alternativement peintes en bleu et rouge, très finement filigranées aux encres de couleurs avec prolongation marginales. Un extrait des actes des apôtres. Une splendide page ornée de 8 très grandes initiales courant sur plusieurs lignes dont un S bicolore très ornementé. Le filigraniste de grand talent a fait montre d’une virtuosité remarquable s’amusant à poursuivre dans les marges sa composition d’arabesques folles du plus bel effet.

Feuillet Manuscrit sur vélin, extrait d’un Missel

Premier tiers du XVe siècle (1420) 1572 Folioté 157 à l’encre rouge. Un feuillet, recto verso (264 x 350 mm) sur peau de vélin extrait d’un grand Missel.23 lignes par pages sur deux colonnes en écriture gothique, aux encres rouges et noires, réglures à l’encre. Orné de 6 grandes initiales occupants de 2 à 4 lignes de texte, alternativement peintes en bleu et rouge, très finement filigranées aux encres de couleurs avec prolongation marginales. Rogation et extrait des évangiles selon Saint Luc.

Frais de Bouche de la maison de l’empereur Napoléon III, lors de son séjour à Toulon

circa 1860., 2 ff in quarto, manuscrit d'une belle calligraphie à l’encre noire, 18 x 28 cm.

Détail les frais de bouches de la maison de l’empereur avec leur prix unitaire. l’abondance de victuailles : 48 volailles et canards, 100 kg de pommes de terres, 115 litres de vin rouge ect. La proportion est parfois considérable et se mêle à des emplettes plus mesurées : une cafetière, 3 bouteilles de kirch, 4 nappes, 2 patés froids, une boite de câpres…L’ensemble de monte à la somme de 1315,60 francs – soit à peut près 17 000 € – payé pour acquis à Toulon signé de Mr Bernard.Un document intéressant sur le faste de la cours de l’empereur lors de ses déplacements. Les documents aussi détaillés de ce type sont d’une grande rareté.

Grande initiale peinte « CN », XVIIe siècle (circa 1630)

Grande initiale peinte, 170 x 170 mm, portant les lettres « C » et « N » dorées à la feuille, dans un cartouche d’or mat feuillagé, ouvrant sur un paysage en camaïeux d’or et de bleu, l’ensemble posé sur un fond à thème de roses et d’oeillets peints au naturel. La composition est équilibrée en haut et en bas par deux angelots peints en camaïeux d’or.

Hommage au conservateur de la société orticole de Manchester

Manuscrit sur velin appliqué sur carton fort. Enluminé très finement aux gouaches de couleur et à l'or liquide. Dédié au docteur John Watts conservateur de l'académie royale de botanique et d'orticulture de Manchester. Les membres de la société, en marque d'estime et de respect pour le travail effectué dans la dite société offrent au docteur John Watts le présent document somptueusement calligraphié revêtu des signatures de chacuns des membres de l'honorable assemblée et assortissent ce présent d'un service à thé, café en argent. En souhaitant au récipiendaire de nombreuses années de santé, de bonheur et de prospérité. Relié en plein chagrin rouge.

(...)

Journal manuscrit vers 1740 écrit par un lieutenant artificier. Bombes, mines et grenades. [ARTILLERIE. Bois de remontage. ]

s.l.n.d, circa 1740, Manuscrit de 190 feuillets environ, avec de très nombreuses planches aquarellées, certaines repliées. In 12 dans une reliure pastiche en plein veau fauve sur lequel on a recollé le dos originale à cinq nerfs orné de fleurons, pèce de titre. Le manuscrit a subit l’eau en marge et tranches mais les aquarelles ont été épargnées.Manuscrit portant sur la pièce de titre « Artillerie » et en marge de la première page« Ce livre pratique (usage) de génie et d’artillerie est à Benjamin Thuringer lieutenant de sapeurs-mineurs »

Un manuscrit très soigné illustré d’aquarelles débutant par différents types de bois de remontage suivit des types de charrettes, d’équipages, caissons pour les missions affûts de mortier, ferrures etcSuivie de la description des types d'échelles, de harnais, équipements de cheval, colliers, mors, sellettes, harnais de mules, Suivit des types de grenades et fusées, collectes du salpêtre, préparation et raffinage Suivit d’un traité sur les différents types de qualités du salpêtre, du soufre, du charbon, des différents types de poix, de goudrons. Suivit d'un traité des balles à feu qui sont des sortes de grenades aquatiques, baguettes de fusées et chapelets de bombes. Dans les artifices, un étonnant et foudroyant baril plein de bombes. Le tout est agrémenté de petits instruments illustrés, gamelle, mortier, pinceau, tamis, ciseaux lanternes etc. Suivit des conception des cartouches ou fusées volantes Suivit d’un traité de feux d’artifice, et fusées diverses, girandoles ou saucisses volantes. Très joliment illustré suivit sans véritable césures d’un traité des grenades et ustensiles de levage pour canons, bateaux , civières à bombes, hottes de sapeurs, manches, pioches, serpes et toutes sortes d’outils à charons de charpentier, scies , rabots et autres vilebrequin, outils de tonneliers, de chaudronniers, Et en fin de volume et long traité illustré de très belles aquarelles sur les différents fusils et mécanismes de pistolets et armes à feu. Pour finir un traité sur la poudre.Beau et unique document malgré quelques atteintes et usures.

La Sainte Messe

Paris, Bouasse Lebel et Massin rue Saint-Sulpice, 1892., Frontispice, titre, XLIX. In-8 étroit, plein veau glacé sous emboîtage, triple filet en encadrement des plats, monogrammé C.G. sur le plat supérieur, dos à faux nerfs, guirlande intérieure estampée à froid, garde et doublure de soie moirée, tranches dorées.

Luxueuse Sainte Messe illustrée d'un frontispice et d'une riche ornementation marginale entièrement rehaussée à la main à l'or liquide, à l'aquarelle et à la gouache. Cette somptueuse publication a été réalisée à l'occasion d'un événement heureux (mariage ou naissance). L'ouvrage s'achève sur une double page intitulée "Souvenirs" encadrée d'une composition florale rehaussée à l'or. L'intégralité du livre est imprimée sur papier fort et montée sur onglets.

Lettres et visions de la sœur Sainte Brigide.

Neuf volumes in-8 (formant 3 800 pages) en plein veau brun moucheté, dos plat ornés pièce de titre etde tomaison, reliure d’époque, quelques usures.Manuscrit d’une écriture appliquée et régulière, d’une même main alerte. Chaque vision, convulsionétant précédée de la date de la séance.Le mouvement des convulsionnairesTout le monde connaît le chamanisme ou le vaudou, mais qui sait que nous avons eu, en France,au XVIIIe siècle, un mouvement de transe provoqué, pratiqué dans des cercles restreints, par desmagistrats, des prélats, des sœurs ou des marchands ?Ces réunions clandestines, nées dans le désarroi provoqué par la destruction de Port Royalavaient lieu à Paris et à Lyon de 1720 jusqu’à la veille de la révolution, il s’agit desConvulsionnaires.À la destruction de l’abbaye de Port Royal les jansénistes désemparés prennent l’habitude de seretrouver au milieu des ruines des bâtiments. Un jeune prêtre, le Diacre Paris devient alors leconsolateur de ces âmes éplorées, mais le destin s’acharnant sur les infortunés jansénistes, leDiacre Paris meurt.C’est au cimetière de Saint Médard, sur la tombe même du diacre, qu’eurent lieu les premièresmanifestations d’extases mystiques.Rapidement, les miracles se succèdent, Marianne Couronneau, paralysée se remet à marcher,Marguerite Françoise Duchesne paralysée du côté gauche revient à la vie, Pierre Gauthier,aveugle, revoit, Demoiselle Hardoin allongée sur le tombeau de Maitre Paris recouvre l’usage dela parole et se remet à marcher...La foule de plus en plus nombreuse se répand en gémissements, hurlements, certains sont prisde tremblements, des femmes arrachent leur corsage...Pour mettre fin à ce désordre, et éviter toute résurgence de la « secte jansénistes » lesmanifestations du cimetière saint Médard sont interdites et les participants mis en prison en1732.C’est donc dans la clandestinité que les plus résolus d’entre eux vont poursuivre ces expériencesde délires collectifs en revendiquant eux même le titre de « Convulsionnaires ».Pour arriver à cet état de dédoublement de la personnalité, ils vont utiliser la plus éprouvantedes méthodes, celle de la douleur.La nature de ce qu’ils appellent pudiquement « les aides » est tout simplement incroyable : 400coups de bûche, coups de poings, de pieds, d’épées, de poignards, crucifixions, enterrements vifs,asphyxies se pratiquent de manière répétées jusqu’à obtention du phénomène de transe.On assiste alors à des dédoublements de la personnalité, voix d’enfant, babil, changement devoix, dans laquelle les officiants reconnaissent les esprits qui leur sont familiers dont le prophète« Eli ».La particularité de cet étrange mouvement est que, tradition janséniste oblige, chaque séquenceest scrupuleusement notée et détaillée au fil des jours et ce parfois sur plusieurs années.C’est une plongée directe dans l’inconscient de ces grands mystiques qui s’offre à nous. Auxvisions flamboyantes succèdent d’insupportables descriptions de sévices qui laissent le lecteurpantois.Il est inutile de souligner la rareté d’un tel document dont seuls quelques témoins circulentencore de nos jours.Description du manuscritLa sœur saint Brigide est présentée comme « convulsionnaire de l’Hôtel Dieu de Paris » elle estdirigée par Michel Pinel oratorien.C’est le père Pinel qui l’interpelle et pratique sur elle les sévices parfois insupportablesl’amenant aux convulsions.La Sœur Angélique Babet prit le relais de la sœur Sainte Brigide à la suite de la mort du père Pinel en1778. Ses transes la font retourner à l’état de bébé, ses visions étant souvent plus oniriques.Ces procès-verbaux, les premiers du genre, rendent compte de la partie obscure de l’humanité que nousnommons de nos jours - l’inconscient -. Les convulsionnaires, à leur corps défendant, sont lesexplorateurs involontaires d’un monde qui leur est inconnu. Leurs témoignages les situent à la croisée deplusieurs réalités que psychanalystes et surréalistes investiront deux siècles plus tard.

Citations : Nous en citons quelques exemples. 13 février 1744. « Mon cher petit papa, je vous prie, par grace et non parmort de me promettre d’approcher de J.C. Je meurs de faim ici papa je ne peux trouver de paix ny de repos qu’àl’ombre de J.C. Faites m’en approcher ou je mourray. Car je meurs tous les jours par la separation de J.C. (Enconvulsion) Oui moy meurs, papa, vous a le pain moy bien faim [...] car moy languis, moy tout maigre depuis 3mois bientôt »... 12 septembre 1745. « Comme c’etoit un dimanche le petit papa après avoir foulé la sœur auxpieds pendant les 7 ps. (psaumes) se contenta suivant l’usage de luy donner 50 coups de pierre sur le cœur 50sur la tête et 50 soufflets et recita aussi un ps. tenant un pied sur le collier et se portant entierement dessus »...17 mai 1746. « Je comptois procurer à la sr un troisieme entretien avec son père en luy crachant au visage [...]Je liay icy les mains de la sr ayant oublié de le faire plutôt, elle dit à ce signe eh bien je voudrois etre toujoursliée comme ça ce n’est qu’une corde mais c’est toujours bon, puis reprenant le fil de son prer discours, mon pèreles tient tous liés, ils ont les yeux ouverts et ne voyent pas clair, ils voudroient mieux qu’ils ne fussent pas ouvert,parce qu’ils voyent la beste, et la prennent pour mon BB (grands souffles par tête) j’ay mal au cœur, oh oh oh, ilvoudroit oter ce cœur la, mon papa otés le, otés le si vous l’aviés otez une fois il ne reviendrès plus otez le bienvite afin que jen ay plus, il n’aime pas asses ce qu’il doit aimer ; il n’aime pas assés mon BB. Il est trop attachéà sa nation, et n’est pas assés ardent pour ses freres. D. Est-ce les juifs R. ouy est-ce que vous ne scavez pas quej’ay le cœur d’un juif, je n’ay un cœur que pour les juifs »... 3 janvier 1747. « Pour executer les ordres de notreBB. [...] je dis à la Sr. quil s’agissoit de recevoir des coups sur la playe et elle s’y soumit de bonne grace, luiayant donc lié les mains derrière le dos et mis un bandeau sur la bouche je la couchay sur le dos ensuite je levail’appareil, je netoyai la playe et je mis dessus une compresse sur laquelle j’imposay les mains appuyant de toutema force pendant les 7 psaumes. Cette pression causa une telle douleur à la Sr qu’elle s’évanouit de cecommencement, et bientot après elle entra dans une penible agonie. Je remarquay que durant cette agonie elleavoit alternativement une espèce de rale accompagné de hoquet, les yeux demeurant renversés [...] Lorsqu’ellefut revenue je lui donnay cent coups de poingt de toute ma force sur la playe, c’étoit assurement de quoy la tuer[...] cependant ces coups ne servirent quà réveiller la Sr et à la tirer de l’abatement où l’agonie l’avoit mise.Elle se releva machinalement aux prrs coups sur son séant. Je la recouchay sans peine et je continuay sansqu’elle fit aucune résistance. Lorsque j’eus fini j’étanchay la playe qui saignait abondamment, après quoy jeregarday la Sr, elle étoit endormie ayant le visage frais et coloré [...] je mis un pied sur la compresse je recitayle ps. 102 et 110 ce qui fut suivi de 100 coups de pied que je donnay sur la playe »... Etc. *Journal. Lettres et visions de la Sœur Angélique, années 1773-1775 (1 vol.), 1776-1777 (1 vol.), 1777-1779 (1vol.), 1780-1787 (1 vol.). La page 1 du premier de ces volumes, réglés, porte au bas la date du 4 mars 1791 ; uneaddition tardive à la fin du même volume est datée du 24 avril 1798. Ce « Journal » comporte des relationsparfois longues d’événements survenus depuis la mort du Père Pinel (1772), ainsi que des prières, commentairessur les dix commandements, et récits détaillés de visions, introduits par l’invocation.« Au nom du père et du fils et du saint esprit »... Année 1773. « La sœur Babet après avoir été pendant 15 anssous la motion de l’esprit de Dieu, dans son œuvre fut privée de ce don vers la fin de l’année 1747. Voicy ce quidonna lieu à cette privation. Etant dans sa chambre, et dans son état naturel elle vit un homme (apparament leSt prophete) qui luy presentant un enfant couvert des croix sanglantes, luy dit : Voulés vous qu’on vous fasse descroix sur le corps comme à cet enfant ? Non assurement repondit la Sr j’en serois bien fachée. Eh bien repritl’homme vous n’aurés plus des convulsions. Les convulsions cesserent en effet de ce moment. La Sr Ba... au lieude s’en affliger s’en réjouit par la crainte extreme quelle avoit des croix »... Janvier 1774. « Au commencementde ce mois la Sr Babet dit, qu’étant avec son BB, la Sr Brigide et moy, son BB m’avoit dit : Il faut que vous soyéslà où je serai. Quand je quiterai langes, vous sortirés aussy des votres. Quand je parleray vous parlerés quandje feray relater ma puissance ce sera pour vous que je la ferai éclater. Quand je serai foulé, couronné de pierreset crucifié, vous le serés aussy »... 24 avril [1776]. « Au milieu des ténèbres j’ay apperçu une lumiere commecelle d’un flambeau mais qu’il n’éclairoit pas tout, car j’entendois plusieurs voix qui se disoient les unes auxautres les ténèbres sont au point de ne savoir où mettre le pied. J’ay dit à made : mais cela me paroît fortextraordinaire. Quand une lumiere est possée elle éclaire de tout part dans l’endroit où elle est placée ? Made adit, ma fille J.C. etoit la vraie Lumiere, qui cependant n’a éclairé que ceux qui ont eu la foy en luy et en sesœuvres. Le flambeau n’est autre que celuy qui doit éclairer Israel et un tres petit nombre de la gentilité etn’eclaire que celuy qui croit, et n’a d’esperance qu’en luy. J’ay dit mais madame je vois quelque chose qui va entravers de ce flambeau. PP. a dit : ma fille c’est le ministre aux lunettes, semblable au papillon, il courra autourde cette lumière. Heureux le moment où il en sera brulé »... Etc.Ces procès-verbaux, les premiers du genre, rendent compte de la partie obscure de l’humanité que nousnommons de nos jours - l’inconscient -. Les convulsionnaires, à leur corps défendant, sont lesexplorateurs involontaires d’un monde qui leur est inconnu. Leurs témoignages les situent à la croisée deplusieurs réalités que psychanalystes et surréalistes investiront deux siècles plus tard.

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Livre manuscrit, De la correction des mœurs

cicra 1770., In 12 en plein maroquin rouge, dos plat orné de fleurons, pièce de titre, les plats supérieurs et inferieurs sont encadrés de dentelles et de fleurons dans les angles, tranches dorés, dentelles intérieurs, pages de gardes ornés d’un motif d’étoiles en or liquide. Manuscrit d’une fine écriture légèrement italique, soignée et régulière, d’une encre sépia. 1b, page de titre, 203pp, 6b

Surprenant manuscrit rédigé par le directeur de conscience janséniste pour une aristocrate de la cours. Un intéressant et rare manifeste janséniste, détaillant dans les moindres détails la conduite à tenir pour se préserver des tentations du monde, grâce à une rigueur de pensée et d’action poussée à son extrême. Le prélat conseille ainsi pour empêcher le dérèglement des sens préconise d’éviter l’utilisation de parfums et savons. Sont banni également toute musique ou chants, pouvant enflammer l’imagination, toute lecture ou rêverie s’écartant de la prière et de la dévotion.Charmant et précieux manuscrit en plein maroquin, provenant de la bibliothèque du grand bibliophile Lucien Graux.

Manuscrit - Contrat de Mariage

1604, 585 mm x 780 mm. Rédigé sur une peau de vélin non taillée. Conservé dans son écrin de chêne rougi, 920 mm x 200 mm.

Contrat de mariage, daté 1604. Contrat de mariage entre Jean de la Courtoisie et Antoinette de Peyrelongue. 585 mm x 780 mm. Rédigé sur une peau de vélin non taillée. Conservé dans son écrin de chêne rougi, 920 mm x 200 mm. Le coffret est taillée en un seul bloc, et est surmontée de son couvercle d'origine, relié à l'ensemble par trois lanières de cuir (refaites au XIXe s.). Très bel objet provenant d'une collection particulière du Sud de la France.

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Manuscrit originale d'un roman inédit dans le style « troubadour »

circa 1890, 500pp Charmant manuscrit illustré d’aquarelles originales, de lettrines et dessins, dans une reliure en velours ancien à l’imitation des reliures médiévales. Dans une petite écriture en premier jet.

Miniature , Bologne XIVe siècle

Miniature italienne sur vélin, XIVe siècleBelle et fraîche miniature (à vue : 7 x 7 cm) extraite d’un antiphonaire italien. Italie du Nord, dernier tiers du XIVe siècle. Le personnage se situe dans une grande initiale très abondamment rehaussée d’or à la feuille. Belle composition, dans un parfait état de conservation.

Miniature italienne sur vélin, début du XVe siècle

Miniature italienne sur fond d’or à la feuille représentant un ange musicien (7 x 6 cm).Une composition originale et expressive qui, bien que légèrement passée, conserve beaucoup de charme.

Miniature italienne sur vélin, XIVe siècle

Belle et fraîche miniature (à vue : 7 x 7 cm) extraite d’un antiphonaire italien. Italie du Nord, dernier tiers du XIVe siècle.Le personnage se situe dans une grande initiale très abondamment rehaussée d’or à la feuille.Belle composition, dans un parfait état de conservation.

Miniature sur vélin, début du XVe siècle : la Pentecôte

Miniature sur vélin extraite d’un antiphonaire français (7 x 6,5 cm), lettre D représentant l’Esprit Saint sous forme d’une colombe descendant sur les apôtres et la vierge Marie, sur un fond pourpre chargé de rinceaux d’or.Quelques traces d’usure dues aux baisers de dévotion.

Miniature sur vélin représentant Saint Jean dans l'île de Patmos

1480 circa 1480, Miniature sur vélin 11,4 x 7,5cm.

Saint Jean est représenté accompagné de l'aigle, rédigeant l'évangile sur un rouleau. Une Vierge en majesté, portant l'enfant Jésus dans les bras, apparaît en haut de l'image.Cette miniature, d'une délicatesse exceptionnelle, tant pour le traitement des paysages que pour le rendu du drapé, relève de l'école tourangelle. La palette joue sur les dégradés de bleu pour donner une profondeur à la composition, sur laquelle se place l'aigle, ici représenté les ailes éployées, finement rehaussé de traits d'or.L'onctuosité des rochers, répondant à la grande finesse du traitement de Saint Jean, donne à l'ensemble une grande élégance.La miniature a été placée au XIXè s. sur un support doré, et encadré sur un fond de velours ancien rouge.

Peinture originale, Extraite d’une bible en français, Le livre de Josué

vers 1470, 1 feuillet (20 x 24 cm)

Peinture sur vélin du dernier tiers du 15 éme siècle.Il s'agit d'une bible résumée en Français, écrite d'une petite bâtarde nerveuse, mais très lisible. (après l'initiale) "Après la mort de Moyse nostre seigneur parla à Josué qui estoit fils de Num / et ministre de Moyse/ et luy dist Moyses dist il mon sergent est mort/ lieve toy et passe (le jourdaing)

Pièce signée par le général Abdallah Menou

Turin, 1807 Lettre à en tête de l’empire français, tampon impérial du gouvernement général des départements au delà des alpes Lettre de nomination de Monsieur Chaudron Chef de Bataillon au titre de commandant d’armes de la ville de Turin. Daté et signé à Turin le 28 février 1807 par le Général MenouContre signé par le général Dauzert.

Le général Abdallah Menou s’était converti à l’islam lors de la campagne d’Egypte et avait épousé une dame Zobaïdah. Après la perte de l’Egypte le général Abdallah Menou fut nommé gouverneur général de la ville de Turin où il décéda en 1810. Rare pièce signée du très atypique général Menou.

Protecteur des indigents de l’Hôtel-DieuGouache originale vers 1655

XVIIe circa 1655 Pas de couverture Dim : 26 x 21 cm.Gouache sur vélin tendue sur panneau de bois. Première moitié du XVIIe s.

La miniature représente un jeune monarque, au teint replet, aux cheveux clairs et bouclés. Il est vêtu de la robe fleurdelisée surmontée du col d’hermine. Il porte autour du cou le collier de l’ordre de Saint Michel.Sur une table basse, à sa gauche, sont disposés la couronne royale, le sceptre et la main de justice.Le jeune souverain tient à la main une écuelle d’étain à l’aide d’un linge blanc. La scène se déroule dans un hospice. En arrière-plan, trois personnages : deux sont alités sur des couches à baldaquins, le troisième se tient debout dans une allée à l’aide de deux cannes. Les personnages portent tous des bonnets bruns, celui de gauche lit un ouvrage. En fond de scène, masqué par les tentures des lits, on distingue des fenêtres cintrées et grillagées. Le visage du jeune roi est empreint de douceur, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres.L’étude de l’iconographie des jeunes rois de France ne laisse aucun doute quant à l’identité du monarque ici représenté : il s’agit du jeune Louis XIV, accédant au trône en 1643, et sacré à Reims en 1654. L’iconographie de Louis XIV enfant est assez restreinte, on peut citer les portraits faits par Claude Deruet et Philippe de Champaigne. Cette composition est à ce titre d’un grand intérêt. La représentation est manifestement allégorique et non pas faite au naturel : elle vente la piété du jeune souverain, son abnégation et l’attention qu’il compte porter aux indigents du royaume.L’image du roi guérisseur est ici renforcée par celle du roi charitable envers les malades. L’endroit représenté, spacieux, avec un seul malade par couche, pourrait être l’Hôtel-Dieu de Paris, auquel le pouvoir royal accordait une attention particulière.Une importante et émouvante pièce historique.

Rare herbier marin « Album de Plantes Marine »

Cicra 1860 Grand In-8 étroit à l’italienne (25x16 cm), relié en pleine percaline bleue marine dos à 4 nerfs titre frappé « Album de Plantes Marine », filet d’encadrement doré sur les plats, doré sur tranches. Traces de mouillures sur la reliure ainsi qu’à l’intérieur sur plusieurs pages. 74 ff avec sur chaque page une belle algue appliqué ainsi que son nom manuscrit indiqué à la plume bleue.

Intéressant album de « Plantes marines » composé de 74 échantillons d’algues au naturel appliquées sur des feuilles de papier crème, légendes avec le nom en latin de chaque spécimen d’algue rédigé à l’encre bleue. Les algues appliquées sont d’une telle finesse qu’on a l’impression avec une recherche de mouvement, reproduisant l'ondoiement de l'algue au fil de l'eau et leur aspect nébuleux. Composé dans les premières années du 19ème siècle, chaque espèce est pressée, afin de ne laisser qu’une empreinte sans altérer le support ni écraser l’algue, ce travail minutieux n’en est pas moins scientifique puisque chaque spécimen est accompagné en vis-à-vis de son nom latin. Cette prouesse technique est une spécialité de Bel Isle en Mer dont le savoir est à présent perdu.

Abbé Blache

Recueil de pièces manuscrites et imprimées relatif à l'histoire de l'abbé Blache, dans lequel se trouve d'importantes transcriptions d'interrogatoires menés par les jésuites sur la personne de représentants du mouvement janséniste.

In-4 en plein-veau usagé, dos à 5 nerfs portant mention "Blache tome II".

Le mélange débute par un compte-rendu imprimé de l'histoire de Blache et des pièces trouvées par le commissaire du Parlement au Collège Louis le Grand en 1763 (118 p.).Suivi de plusieurs centaines de pages manuscrites de l'époque (1704) d'interrogatoires faits dans la salle basse du château de la Bastille : confirmation de l'existence de réseaux, identités se dissimulant sous de nombreux pseudonymes, intentions secrètes de la cabale janséniste, etc.Seconde pièce imprimée : "Déposition juridique de l'abbé Blache pour rendre témoignage de deux miracles que le ciel a bien voulu faire en sa faveur par l'intercession du serviteur de Dieu Vincent de Paul, lorsque le déposant était détenu prisonnier injustement dans un cachot de la prison à Saint-Lazare-lès-Paris", 1706 (20 p.)Suivi à son tour d'une très volumineuse suite de descriptions de documents transcrits en tout ou partie, et d'une suite de mémoires, plaidoyers, contre-mémoires, etc., concernant la très enchevêtrée Affaire Blache.L'ensemble s'achève par une copie (brouillon ?) d'une lettre de l'abbé Blache à Madame de Maintenon contre le Père Lachaise : "en luy envoyant un placet au Roy, contre le Père La Chaise, confesseur de sa majesté qui doit faire bannir les jésuites hors du Royaume pour la seconde et dernière fois pour le mesme fait qui les fit bannir par arrest du Parlement de Paris du 29 décembre 1594. En date du 18 mars 1709."Le Père Blache était persuadé qu'un complot visait à empoisonner le roi Louis XIV.Fascinant ensemble de pièces concernant la lutte sans merci opposant les courants janséniste et jésuitique à la fin du XVIIe siècle.

Adélaïde L.D.L [Manuscrit original - Calligraphie]

Extraits de l'histoire générale

1787, 489p et 454p.Texte à 15 ou 16 lignes délimité par un espace réglé au crayon. Daté 1787 sur la page de titre. 2 volumes in-8, plein maroquin rouge, plats ornés d'un triple listel en encadrement, fleurons d'angle, travail au petit fer en ornementation, dos plats richement ornés de fleurons et listel ondé, pièces de maroquin vert olive agrémentées de fer ondé en diagonale, doré sur tranche, reliure de l'époque.

Magnifique manuscrit calligraphié et décoré à la plume de compositions au lavis et à l'encre pleine page, bandeaux et culs-de-lampe. Les compositions d'une grande finesse sont pour la plupart allégoriques (chinoiseries, scènes navales, compositions inspirées de l'Ancien Testament, etc.). Cette entreprise ambitieuse débute avec l'histoire des Égyptiens et s'achève sur la description des civilisations modernes (Japon, Perse, Empire moghol). Les cinquante dernières pages sont un glossaire de " mots et faits mémorables pris dans les différentes histoires de l'extrait précédent".

BONDU (Louis)

Manuscrits autographes en partie inédits de Louis BONDU « Les Vendéens dans la Sarthe en 1793 à 1798 »

1869, Deux volumes in4 demi-vélin, dos plat pièce de titre en maroquin tabac, papier fin, abondemment truffé de courrier et documents originaux récoltés par l’auteur de cette recherche. TI : 322pp ; TII : 273pp

Un passionnant et méticuleux travail de recherche directement puisé sur les documents originaux ou recueillis auprès des témoins oculaires des évènements. L’ensemble de ces pièces inédites conservées par le Docteur Lucien Graux sur cette période douloureuse de notre histoire est d’un intérêt historique évident. Et apporte à ce débat, toujours vif, des éléments de réponse. L’auteur Louis BONDU historien, spécialiste des guerres de Vendée a entrepris un ambitieux travail de reconstitution historique sur la réalité des massacres perpétrés en Vendée sous la révolution : reconstitution des faits d’après les témoignages de témoins oculaires recueillis dans les années 1840 ; confrontation des contradictions et invraisemblances afin de démêler le vrai du faux, tel est le travail auquel l’historien s'est livré durant de nombreuses années. La plupart des documents contenus dans ces deux volumes concernent le seul rapport officiel commandé en décembre 1793 par l'Assemblée nationale sur la réalité des massacres du Mans. Ce rapport forcément partial ne fut jamais publié dans son intégralité, donnant lieu à toutes les polémiques passionnées que l’on peut imaginer. Au long de plus de 200 documents, que Louis Bondu a patiemment recopié ou inséré dans ces albums, se dessinent les contours d’une réalité douloureuse. Combien de femmes, d’enfants massacrés au Mans ? Combien de morts de maladie et de faim ? Combien de morts républicains ? Qu’est-il advenu des blessés ? y a t-il eu véritablement massacre dans les hôpitaux ? Les femmes furent-elles fusillées par paquets de trente ? Qu’en est-il de la réalité des tortures infligées de part et d’autre ? Autant de questions que Louis BONDU décida d’affronter et auxquelles il tenta de répondre avant que « des évènements » extérieurs ne l’empêchent de publier ses travaux. Ce passionnant ensemble conservé dans une demi-reliure de vélin blanc, provient des archives du Docteur Lucien Graux, célèbre bibliophile et collectionneur français décédé sous l’occupation.

BORY DE SAINT-VINCENT, Jean-Baptiste (1778-1846) à TRISTAN, Flora (1803-1844)

[Correspondance] La rencontre de deux destins hors du commun

1838-1842 Une correspondance adressée à la femme de lettre féministe socialiste française, l’une des figures majeure du socialisme utopique du XIXe siècle, Flora Tristan (7 avril 1803 – 14 novembre 1844)Ensemble de 5 lettres adressées à Flora TRISTAN, formant 9 pages in4, in8 et in12, Alger, Paris et s.l, 1838-1842 et s.d.Adresses aux versos des seconds feuillets avec marques postales.Bory de Saint Vincent écrit ces lettres à Flora Tristan alors qu’elle a déjà pris contact avec Charles Fourier et travaille à son maître ouvrage.Elle publie en 1838 « Méphis » en deux volumes et vient de survivre à une tentative d’assassinat en 1839 par son ex-mari. Ses « Promenades dans Londres » en 1840 lui ont fait prendre conscience du prolétariat anglais l’amenant à publier en 1843 l’union ouvrière dans lequel se trouve cet adage célèbre « Prolétaires de tous les pays unissez vous ».La rencontre qu’elle fit avec Prosper Enfantin, qu’évoque Bory de Saint Vincent, eut une influence considérable sur la nature de ses réflexions.Bory de Saint Vincent va le lui présenter lors d’un dîner philosophique. Il évoque leurs « explorations ethnologiques » à Oran et ajoute « Je doute qu’il s’occupe encore de faire du saintsimonisme et des Religions. Il donne dans le positif, anime beaucoup de tables [...] ».

« Très belle paria,que pensez vous de moi, sinon que je puis vous oublier ? »Si vous aviez cependant une petite idée de votre valeur, vous n’auriez pas de ces idées là. Depuis que je vous ai vu, j’ai été non seulement fort occupé, mais un peu indisposé et ne suis presque pas sorti. Je ne voulais pas vous porter une figure blème, une humeur triste, bref tous les symptômes d’un malade. Ce temps là me tue au moral et au physique. Il me faudrait de la chaleur, du soleil, et vos beaux yeux pour me remettre. (…) » (sd, 42 ?). « Très aimable philosophe, (...) ». « Belle gazelle, vous voyez que je suis bien occupé, non seulement pour ne pas avoir été vous voir encore dans votre cherche-midi, mais encore pour demeurer à Paris aujourd’hui, où mes enfants voudraient que pour profiter des vacances, je les conduisisse à la campagne. Je ne puis en vérité de quinze jours encore aller de vos cotés. »BORY DE SAINT-VINCENT, Jean-Baptiste, naturaliste, aventurier, grand voyageur et soldat a eu plusieurs vies, après plusieurs publications savantes, il s’engage dans les armées de la révolutions en 1799, participe a une campagne scientifique en Australie, a la suite de pérégrinations chaotiques on le retrouve dans l’ile de la Réunion où en 1801 il commet la première ascension scientifique du Python de la fournaise. Il est de retour en France en 1802, il s’engage comme capitaine, en tant que dragon de régiment de cavalerie, il suivra la plupart des campagnes napoléoniennes, Austerlitz, Iéna, Friedland.Il continue parallèlement à se livrer à cette révolution scientifique.Il continue parallèlement à se livrer à cette révolution scientifique. Actif pendant les 100 jours, il est balayé par le retour de Louis XVIII.Écarté de tout poste de responsabilité, il se décide en 1822 à rédiger son dictionnaire d’histoire naturelle en 17 volumes.En 1829, il fait partie de l’expédition de Morée, ses descriptions scientifiques d’une extrême importance et d’une qualité inédite jusqu’alors lui valent un retour aux affaires publiques.Il combat sur les barricades du Faubourg St germain et à l’Hôtel de ville.Après les trois glorieuses Bory est enfin après 15 ans réintégré dans l’armée à son grade de colonel. Élu député en 1831, il est finalement élu membre de l’académie des science en 1834.En 1839, il prend la tête d’une commission d’exploration scientifique en Algérie afin d’établir des travaux de même type que ceux en Égypte et en Morée.Bory décède à Paris en 1846.Notons également que Bory fut l’un des concepteurs de la théorise transformiste de Lamarck, défenseur de la génération spontanée, il fut un opposant de premier plan à l’esclavagisme, Victor Schoelcher le site comme l’un de ses soutiens en faveur de l’abolition.

CHARMOLUE (Guillaume)

Grande initiale « B » enluminée extraite d’un graduel monumental (Célestins de Marcoussis ?)

Paris, Circa 1550 Initiale « B » enluminée sur vélin dimension de l'initiale 72 x 68 mm ; dimensions du fragment : 112 x 122 mm. Initiale à l'or bruni discrètement encadré de rouge sur fond bleu avec rehauts blancs, bordure sur fond criblé avec décor de feuilles d'acanthe bleue soulignées de blanc et petits disques à l'or bruni.Au dos une écriture gothique, avec une belle petite lettrine rouge ornementée en l'encre bleue.

Une délicate lettrine extraite d’un graduel monumental de l’ordre des célestins peint par l’enlumineur Guillaume Charmolue. Contrairement à l’immense majorité des peintres enlumineurs Guillaume Charmolue est connu pour avoir réalisé de somptueuses ornementations sur plusieurs manuscrits appartenant à l’ordre des célestins. Plusieurs fois documenté il est même représenté au naturel dans deux manuscrits. L’un à la « Free Library of Philadelphia manuscripts collection » (10072) où son nom est inscrit sur sa manche et à Munich (BSB, clm, 1007) où on voit l’enlumineur représenté à genoux devant Saint Benoit. Dans plusieurs œuvres Charmolue signe son travail, à Munich notamment : folio 185. « Hugus voluminis scriptor F. Guillelmus Charmolue »A une date indéterminé, postérieure à la dissolution de l’ordre mais antérieure à la révolution française ces ouvrages monumentaux, graduels et antiphonaires, furent détruits et parfois dépecés. Les fragments de ces grands manuscrits sont présents de nombreuses bibliothèques tant en Europe qu’aux Etats Unis. Il arrive parfois que certaines lettrines apparaissent au hasard de ventes aux enchères ce qui est le cas ici. L’ordre des célestins qui avaient pour armoiries d’azur à une longue croix entortillée d’une S d’argent et accostée de deux fleurs de lys d’or, avait été anoblie par Philippe Le Bel. Comme le précise Saffroy : « Les célestins poussèrent si loin le désordre et l’immoralité qu’en 1778 on fut contraint de les supprimer ; ils obtinrent plus tard de rentrer dans leur couvents. » Ces miniatures d’une grande fraicheur sont caractéristiques de la maitrise et de la délicatesse dont faisait preuve Charmolue tant dans l’application de l’or à la feuille que dans la réalisation se ces petites marges sur fond criblés qui son tune sorte de signature. Ses oeuvres sont conservées à la Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque de l’arsenal à Paris ; Bsb Munich, Stuttgart, Paul Getty Museum de Malibu, New Yorks Columbia university. Le plus important ensemble de fragments est conservées à la Bayerischen StaatsBibliothek ( Fragment aus Marcoussis, Eingeklebt in handschriften –Heute bsb)

CHARMOLUE (Guillaume)

Grande initiale « E » enluminée extraite d’un graduel monumental (Célestins de Marcoussis ?)

Paris, Circa 1550 Initiale « E » enluminée sur vélin dimension de l'initiale 72 x 68 mm ; dimensions du fragment : 112 x 122 mm. Initiale à l'or bruni discrètement encadré de rouge sur fond bleu avec rehauts blancs, bordure sur fond criblé avec décor de feuilles d'acanthe bleues soulignées de blanc et petits disques à l'or bruni.Au dos une large écriture gothique à l'encre rouge et noire, fragment de lettrine noire avec un fond bleu, musique notée carrée sur portées tracées à l'encre rouge.

Une délicate lettrine extraite d’un graduel monumental de l’ordre des célestins peint par l’enlumineur Guillaume Charmolue. Contrairement à l’immense majorité des peintres enlumineurs Guillaume Charmolue est connu pour avoir réalisé de somptueuses ornementations sur plusieurs manuscrits appartenant à l’ordre des célestins. Plusieurs fois documenté il est même représenté au naturel dans deux manuscrits. L’un à la « Free Library of Philadelphia manuscripts collection » (10072) où son nom est inscrit sur sa manche et à Munich (BSB, clm, 1007) où on voit l’enlumineur représenté à genoux devant Saint Benoit. Dans plusieurs œuvres Charmolue signe son travail, à Munich notamment : folio 185. « Hugus voluminis scriptor F. Guillelmus Charmolue »A une date indéterminé, postérieure à la dissolution de l’ordre mais antérieure à la révolution française ces ouvrages monumentaux, graduels et antiphonaires, furent détruits et parfois dépecés. Les fragments de ces grands manuscrits sont présents de nombreuses bibliothèques tant en Europe qu’aux Etats UnisIl arrive parfois que certaines lettrines apparaissent au hasard de ventes aux enchères ce qui est le cas ici L’ordre des célestins qui avaient pour armoiries d’azur à une longue croix entortillée d’une S d’argent et accostée de deux fleurs de lys d’or, avait été anoblie par Philippe Le Bel. Comme le précise Saffroy : « Les célestins poussèrent si loin le désordre et l’immoralité qu’en 1778 on fut contraint de les supprimer ; ils obtinrent plus tard de rentrer dans leur couvents. » Ces miniatures d’une grande fraicheur sont caractéristiques de la maitrise et de la délicatesse dont faisait preuve Charmolue tant dans l’application de l’or à la feuille que dans la réalisation se ces petites marges sur fond criblés qui son tune sorte de signature. Ses oeuvres sont conservées à la Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque de l’arsenal à Paris ; Bsb Munich, Stuttgart, Paul Getty Museum de Malibu, New Yorks Columbia university. Le plus important ensemble de fragments est conservées à la Bayerischen StaatsBibliothek ( Fragment aus Marcoussis, Eingeklebt in handschriften –Heute bsb)

CHARMOLUE (Guillaume)

Grande initiale « S » enluminée extraite d’un graduel monumental (Célestins de Marcoussis ?)

Paris, Circa 1550 Initiale « S » enluminée sur vélin dimension de l'initiale 72 x 68 mm ; dimensions du fragment : 112 x 122 mm. Initiale à l'or bruni discrètement encadré de rouge sur fond bleu avec rehauts blancs, bordure sur fond criblé avec décor de feuilles d'acanthe violines et vieux rose soulignées de blanc et petits disques à l'or bruni.Musique notée carrée sur portées tracées à l'encre rouge sous la lettrine. Au dos une large écriture gothique, à l'encre noire.

Une délicate lettrine extraite d’un graduel monumental de l’ordre des célestins peint par l’enlumineur Guillaume Charmolue. Contrairement à l’immense majorité des peintres enlumineurs Guillaume Charmolue est connu pour avoir réalisé de somptueuses ornementations sur plusieurs manuscrits appartenant à l’ordre des célestins. Plusieurs fois documenté il est même représenté au naturel dans deux manuscrits. L’un à la « Free Library of Philadelphia manuscripts collection » (10072) où son nom est inscrit sur sa manche et à Munich (BSB, clm, 1007) où on voit l’enlumineur représenté à genoux devant Saint Benoit. Dans plusieurs œuvres Charmolue signe son travail, à Munich notamment : folio 185. « Hugus voluminis scriptor F. Guillelmus Charmolue »A une date indéterminé, postérieure à la dissolution de l’ordre mais antérieure à la révolution française ces ouvrages monumentaux, graduels et antiphonaires, furent détruits et parfois dépecés. Les fragments de ces grands manuscrits sont présents de nombreuses bibliothèques tant en Europe qu’aux Etats UnisIl arrive parfois que certaines lettrines apparaissent au hasard de ventes aux enchères ce qui est le cas ici L’ordre des célestins qui avaient pour armoiries d’azur à une longue croix entortillée d’une S d’argent et accostée de deux fleurs de lys d’or, avait été anoblie par Philippe Le Bel. Comme le précise Saffroy : « Les célestins poussèrent si loin le désordre et l’immoralité qu’en 1778 on fut contraint de les supprimer ; ils obtinrent plus tard de rentrer dans leur couvents. » Ces miniatures d’une grande fraicheur sont caractéristiques de la maitrise et de la délicatesse dont faisait preuve Charmolue tant dans l’application de l’or à la feuille que dans la réalisation se ces petites marges sur fond criblés qui son tune sorte de signature. Ses oeuvres sont conservées à la Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque de l’arsenal à Paris ; Bsb Munich, Stuttgart, Paul Getty Museum de Malibu, New Yorks Columbia university. Le plus important ensemble de fragments est conservées à la Bayerischen StaatsBibliothek ( Fragment aus Marcoussis, Eingeklebt in handschriften –Heute bsb)

[ Condé, Prince de - Baronne de FEUCHÈRE } GATIGNY, intendant du duc de Bourbon.

Lettre de chantage adressée à Louis Henri Joseph, Duc de Bourbon puis Prince de Condé (1756-1830)L.A.S. adressé au duc de Bourbon " en son château de Chantilly".

Paris, 23 janvier 1830.

2 pp. in-4 manuscrit à la plume, d’une calligraphie particulièrement soignée. Adresse au verso du second feuillet avec marques postales et cachet de cire rouge armorié.« A son Altesse Royale Monseigneur le Duc de Bourbon en son Château de Chantilly, Oise » Le maître chanteur est le fils de l’ancien intendant du Prince de Condé : De Gatigny, s’estimant lésé et injustement remercié, il révèle posséder la correspondance échangée entre le Duc et son père, ainsi que la correspondance entre Mme de Feuchère et son père. Il réclame un versement dans les dix jours (souligné) d’une somme de 50 000 francs (souligné) sou peine de quoi il se verrait contraint de publier dans les douze jours l’intégralité de ces documents qu’il se propose de diffuser auprès des journaux et des divers souverain d’Europe. Madame de Feuchère est une ancienne prostituée (Sophie Dawes) dont le Duc de Bourbon avait fait sa maîtresse durant son exil à Londres. Âgée de 20 ans, la très jeune et jolie servante anglaise fut mariée sur recommandation du Duc de Bourbon à Monsieur le Baron de Feuchère. Ayant découvert la véritable identité de son épouse, le Baron de Feuchère obtint la rupture de son mariage et une réparation qui fit scandale à l’époque. En 1829, le Duc de Bourbon, fit un lègue énorme à la Baronne de Feuchère : 2 millions de francs, les châteaux et propriétés de Saint-Leu, Taverny, Enghien, Montmorency, Mortefontaine, le pavillon du palais Bourbon et le Château d’Ecouen. En 1830, soit 7 mois après notre lettre le Duc de Bourbon est retrouvé pendu à l’espagnolette d’une fenêtre, ses pieds touchaient encore terre. La Baronne de Feuchère fut inquiétée, en allant jusqu’à soupçonner un jeu érotique ayant mal tourné, puis les charges furent abandonnées et l’on conclut à un suicide. Le style particulièrement fleuri de l’auteur de cette lettre, son écriture calligraphiée rend encore plus épouvantable, cet incroyable document concernant le dernier des Bourbons.

DAUMIER (Honoré)

Album de 39 dessins au crayon de la serie des « Representans representes »

Album romantique de 205x260 mm, relie en basane maroquinee verte portant en super- libros sur le premier plat « Album ». Il se compose de feuillets de papier fort bleu montes sur onglets. Sur le verso de la premiere page, une table des matieres manuscrite.Les dessins au nombre de 39 sont colles a pleine page et certains d’entre eux sont decoupes, amputant une partie du dessin, ou sommairement replies en haut ou en bas. Certains dessins decoupes dans leur partie inferieure laissent deviner des ecritures au crayon qui ont ete otees. Un seul dessin, celui d’Anthony Thouret comporte une legende manuscrite.Le papier utilise est un papier fin, hativement decoupe. La plupart des dessins ont ete plies en deux ou en quatre. Certains semblent avoir ete mis sous enveloppe , certains ont ete dechires en tout ou partie puis recolles avec une bande en papier.

L’avenement de la republique en 1848 libere provisoirement la presse du joug de la censure.Une opportunite dont le journal satirique «Le charivari » s’empare immediatement pour entreprendre une charge vigoureuse contre les representants de la nation.Via le crayon feroce de Daumier le journal publie ainsi une galerie de portraits des elus de l’extreme gauche a l’extreme droite.Les «Representants representes». Publie de 1848 a 1849 dans les pages du journal puis sous forme d’album lithographie.La publication se deroulera a un rythme effrene offrant au public souvent pour la premiere fois la binette des representants a une epoque ou la photographie ne circule pas encore dans la presse. L’extreme dexterite d’Honore Daumier, son incomparable talent de dessinateur, atteint ici un sommet.Charles Baudelaire dans les curiosites esthetiques apparu chez Michel epi en 1868 exprima de facon incomparable la puissance singuliere de cette entreprise :« L’artiste y revela une intelligence merveilleuse du portrait ; tout en chargeant et en exagerant les traits originaux, il est si sincerement reste dans la nature, que ces morceaux peuvent servir de modele a tous les portraitistes.Toutes les pauvretes de l’esprit, tous les ridicules, toutes les manies de l’intelligence, tous les vices du cœur se lisent et se font voir clairement sur ces visages animalises ; et en meme temps, tout est dessine et accentue largement. Daumier fut a la fois souple comme un artiste et exact comme Lavater. (...).»Les temoignages de contemporains rapportent que Daumier travaillait a meme la pierre representant a l’envers les personnages.Il n’existait jusqu’a present aucune traces d’un travail preparatoire a ces publications. C’est cette lacune que comble le present album compose de 39 dessins avant impression emanant archives du Charivari.A cet ensemble exceptionnel nous joignons un album imprime sur blanc de la serie des «representants representes» augmente de deux tirages refuses et de sept epreuves sur blanc avant la lettre suivit de la serie de «Physionnomies de l’assemblee» imprimee sur blanc portant un timbre fiscal a 5 centimes.

DE BEAUVAIS Vincent

Le miroir historial _ Xylographie sur vélin

Paris Verard 1495-96 1495 Xylographie rehaussée à la gouache du tirage de luxe sur peau de vélin du frontispice extrait de Vincent de Beauvais ; Le miroir historial, 1495-96, (5 volumes in folio). Les éditions incunables d’Ambroise Verdard avaient pour certaines un tirage luxueusement imprimées sur vélin et rehaussés en couleurs, ces exemplaires précieux étaient destinés à une riche clientèle aristocratique parisienne. L’ensemble des cinq volumes du Miroir Historial ne possédaient que 5 xylographies.

Une intéressante illustration de la liberté que s’accordaient les peintres d’incunables par rapport au modèle imprime. Ici plusieurs personnages ont disparus afin d’alléger la composition qui représente l’auteur faisant don de son livre au monarque. Les visages ont été peints et modelés avec soin. On note l’usage d’or liquide en ornementation des Linteaux et pièces de costume. La comparaison avec l’exemplaire conservé à la bibliothèque de Lille également rehaussé montre bien le caractère unique de ces exemplaires prestigieux. Voir à ce propos l’intéressant article de Valeria Russo, “L’incunable du Miroir historial de Jean de Vignay (Bibliothèque municipale de Lille, Inc E 20-1 – 20-5)”.

François NOEL

[Manuscrit original autographe inédit] « Des nombres en général » Recherches philologiques & littéraires sur les nombres

Arnheim, 1799- 1815, Manuscrit constitué de feuillets de récupération, découpés et assemblés en cahiers reliés dans un petit in-8 en demi-veau miel. Un volume sur le thème des nombres.

NOEL (François Joseph Michel), né en 1756 dans un milieu très modeste (son père était fripier), décédé en 1841, a eu une destinée hors du commun. Enfant surdoué il est admis au collège Louis-Le-grand ou il est le condisciple de Robespierre. Ordonné prêtre il commence une carrière d’enseignant agrégé (1779-1782), puis il enseigne la grammaire au collège Louis-Le-Grand. Dans le même temps, il entreprend une carrière littéraire et publie « poésie et pièces d’éloquence ». Emporté par l’idéal révolutionnaire. Il renonce à son état ecclésiastique en 1791, démissionne de son poste et devient un fervent défenseur de la révolution dans le journal « La Chronique » (1792). Fin 1792 il entre au ministère des affaires étrangères à Londres. Puis à la Haye en tant que ministre plénipotentiaire. Il échappe à la guillotine suite à l’intervention de son ami Robespierre. Il traverse alors la révolution française, le consulat et l’empire en menant une fulgurante carrière. A la chute de l’empire il sera mis à l’écart ce qui ne l’empêchera pas de produire à rythme soutenu de nombreux ouvrages de philologie et littérature. L’œuvre de François NOEL est importante, il laisse plus de 80 titres s’adressant aussi bien à la littérature et l’enseignement, qu’aux langues étrangères. Ces manuscrits font parti d’découverte de ces manuscrits inédits révèle une facette inattendue de l’inspecteur général. Celui d’un amoureux de la langue et des mots, un esprit curieux et original, voir fantasque qui eut put trouver sa place plus d’un siècle plus tard auprès de Raymond Quenaud et Georges Perec au sein de l’Oulipo.

GERSON (Jean) (1363-1429) - NESSON (Pierre de) (1383-1442) - Maître de Guillaume LAMBERT

¬¬ Manuscrit enluminé en français Traité de Jean Gerson "Ad Deum vaddit " et de Guillaume de Nesson " Paraphrases du livre de Job en neuf leçons" et divers traités. Illustré de six peintures proches du Maître de Guillaume Lambert

XVe Le Manuscrit et ses illustrations :Manuscrit sur vélin du dernier tiers du XVème siècle de 220 feuillets en cursive gothique homogène à 25 lignes par page. Les grandes majuscules rouges vertes et bleues sont élégamment travaillées, parfois sur la totalité de la marge en hastes et hampes ouvragées, prolongées en figures anthropomorphes d’un talentueux trait de plume. À ces visages bleus et rouges qui rythment l’intégralité du texte viennent s’ajouter un bel oiseau stylisé (en marge du feuillet 44) et quelques compositions abstraites d’une grande élégance. Toutes les petites miniatures sont traitées aux gouaches rouges, bleues et vertes, les bouts de lignes des textes rimés sont agrémentés de compositions vrillées rouges vertes et bleues et de petites barres hérissées de fins traits de plume verts rouges et bleus. L’intégralité du manuscrit est réglée large de marge et sans défaut sur un beau vélin fin. Les caractéristiques, le style et la graphie désignent un atelier de grande qualité d’origine possiblement auvergnate. Le texte est en français avec quelques citations latines. Le manuscrit est illustré de 6 peinturesFolio 1 : La montée au calvaire, Simon de Cyrène aide Jésus a porter sa croix. Il est entouré de trois personnages en armure et porte une tunique brune rehaussée d’or. Sur la partie gauche est représentée Marie et Saint-Jean qui suivent les cortèges. La partie droite, représente un important rassemblement de soldats en armures, casqués et armés de hallebardes. En fond, une représentation stylisée du Mont du Golgotha sous un ciel bleu azur. L’image ouvre le sermon Ad Deum vadit : « Adi eu feu sa mort amère ». En bas de page figure des armoirie 1-6 échiquetée d’or, 2 d’argent au chevron d’azur accompagné de trois quintefeuilles de gueule, posées 2 et 1. Folio 82 verso: Job sur son fumier converse avec un mendiant estropié, la scène se déroule en plaine dans un paysage dépouillé, ou ne se trouve que trois arbrisseaux, le ciel occupant les deux tiers de l’image. En première intention, le peintre avait tenté la descente d’un ange dont témoigne en marge une prolongation à l’or fin. Cette intéressante composition, d’une grande finesse d’exécution et d’une forte expressivité, est servie par un usage abondant d’or liquide sur le fumier de Job et les vêtements du mendiant. Folio 120 : Une mystérieuse composition pour illustrer le texte de Gerson « Le secret parlement de l’homme contemplatif à son âme » et de l’âme à l’homme. L’âme représentée sous forme d’un être asexué nu, est guidé par l’ange gardien face à l’Homme assis dans une cathèdre entourée de deux colonnes. Le chemin parcouru par l’âme et son guide se poursuit en arrière-plan sur une plaine désolée et ensoleillée chargée de deux arbres. Folio 146: Pour illustrer Le traité des tentations, par « Maistre Jehan Jarcon », un homme nu est tiraillé entre un ange et un démon, dans une scène d’extérieur où figurent en lointain, des montagnes. Folio 166 (verso) : Une belle représentation de Dieu le père dans le buisson ardent, tendant les Tables de la Loi à Moïse, avec en fond d’image, une cité et un fleuve avec un bateau. Des flammes sont discrètement disposées sur le buisson vers profond. Folio 199 : Pour illustrer le livre du Miroir de l’âme de Jean Gerson, en froc de moine et col d’hermine, est représenté sur une chaire, il prêche en plein air. Une foule constituée d’hommes et de femmes assis au pied d’un rocher apparaît. Du ciel bleu, émerge du haut de l’image Dieu le père entouré de rais d’or. Le texte :Ce manuscrit est constitué de divers traité en français dont voici le détail. - Ad Deum vaddit. (1)- Le premier texte (5)- Première considération (8)- Seconde considération (8 verso)- Troisième considération 9- Quatrième considération (9)- Cinquième considération (9 verso)- 2ème partie exp- tierce partie (14)- quarte partie (19)- oraison (25)- 5ème partie du texte, etiam nota (27)- 6ème partie (28)- 7ème partie (33)- 8ème partie (38)- 9ème partie (45)- 12ème partie (50)- explicit hic sermon de Marie (53) (Ecriture marginale, postérieure à juillet 1660 il reçoit son brevet de docteur en médecine)- 17ème partie- 18ème texte (73)- 20ème texte (passe du 18ème au 20 sans manque ni rupture dans le texte)- 21ème texte- 22 et 24ème texte (78)- Explicit la passion prêche du vendredi Saint (81 recto verso).- Lectio prima moruorum cum sunt diz mei- Paraphrase du livre de Job en vieux français Pierre de Nesson, paraphrase des IX leçon (81-82-84)- Le secret Parlement de l’homme avec son âme (119 recto verso)- Traité des tentations (145)- Péché mortel péché véniel les proufis de Stamon (166)- Traité des excommunications- Traité de la Confession (192)- Le miroir de l’âme 18 chapitre résumés en 3 ou 4 parties (198 verso)- Les commandements de Dieu quelles choses notre Dieu commandent cent commandements suivis des commentaires (201)

Commentaire :Texte : Jean Gerson, né à Gerson en 1383 et mort à Lyon en 1429, fut l’un des prédicateurs et théologiens moralistes les plus populaires du XVème siècle. Ces enseignements avaient atteint une telle popularité qu’il bénéficiait d’un véritable culte dans la ville de Lyon. Il s’éleva notamment contre les pratiques excessives de l’astrologie et de la magie, et s’insurgea contre les débordements provoqués par la fête des fous et les fanatismes excessifs tels ceux des flagellants. Pendant le règne de Charles VI – atteint de folie – il défendit les privilèges de l’Université et résista aux violences des cabochiens. Son influence dans les affaires du temps fut considérable. C’est lui qui prononça en présence de la cour, l’éloge funèbre du duc d’Orléans, assassiné sur commande du duc de Bourgogne. Il intervint de façon énergique dans les questions du schisme d’Occident. Son autorité était telle qu’on lui attribua longtemps la paternité de l’imitation de Jésus Christ. Ses écrits furent imprimés pour la première fois à Cologne en 1483. Les manuscrits de Jean Gerson détenus dans le domaine privé sont d’une grande rareté. Pierre de Nesson, surnommé par Champion, dans son histoire poétique du XVème siècle, le poète de la mort est né à Aigueperse (1383-1442). Il précède son successeur immédiat, François Villon, dans son goût du macabre. Les Vigiles des Morts, ou Paraphrase des IX leçons de Job contiennent la quintessence de son art fort bien résumé par MR Bossuat qui écrit : « ces Vigiles sont le tableau le plus sombre et le plus saisissants sur les fins dernières de l’homme (Elles), expriment tout le pessimisme d’une époque affreuse où le poète, détaché d’une vie sans espoir, s’en va chercher dans les cimetières, devant les charniers où la danse macabre déroule la plus triste sarabande, une funeste inspiration. ». Peinture : Ce manuscrit est à rapprocher du manuscrit détenu par le Paul Getty Museum, Gerson(Malibu manuscrit MS25). Illustré par le maitre de Guillaume Lambert et son atelier. A partir des années 1480, l’enluminure lyonnaise est dominée par un groupe d’artistes dont l’œuvre de référence est un livre d’heures transcrit à Lyon en 1494 par le copiste Guillaume Lambert. Une des caractéristiques de cet atelier, est d’avoir conçu plusieurs manuscrits de Jean Gerson dont « La passion de notre seigneur » du Paul Getty Museum, (Malibu manuscrit MS25) . La clientèle de cet atelier s’étendait comme on le voit ici à la région de Moulins. Le style caractéristique de l’Atelier se reconnaît notamment dans les belles initiales sur fond pourpre orné d’un treillis de feuillages à l’or chargés d’une lettre bleue niellée d’or. Par ailleurs notre manuscrit agrémenté de belles compositions marginales à la plume d’une grande originalité et d’une utilisation abondante de gouache de couleurs en ornementation de toutes les petites initiales (bleue, vert, rouge jaune) qui confèrent à l’ensemble une gaité chatoyante. Provenance : Ce manuscrit inconnu et inédit a été conservé dans une bibliothèque familiale de la région de Moulins depuis plusieurs siècles. Il a appartenu à une famille dont les armes apparaissent en bas du premier feuillet, dont la lecture est incertaine et sujette à interprétations mais probablement d’origine bourbonnaise. Ce manuscrit porte les armes mi parti aux armes de Beaufort en Auvergne, d’argent à la bande d’azur accompagné de six roses de gueules qui sont les armes de Catherine de Beaufort, dame de Charlus épouse de Louis Comte de Ventatour. Le manuscrit est ensuite passé dans la famille de Baugy établie à Moulins. Cette famille ayant des attaches à Anay-le-Château dans le bourbonnais, est ici représentée sous forme d’un livre de raison aux XVIIe et XVIIIe siècle courant sur plusieurs feuillets de textes, ainsi que ceux laissés libres en fin de manuscrit. On y voit l’alliance des enfants d’Antoine Baugy, dont Marie-Ursule Baugy, épouse de Pierre Huthier, docteur en médecine, qui apposa de nombreuses fois sa signature à l’intérieur même du manuscrit. On y lit la succession de maternités de Marie-Ursule Baugy, ainsi que les noms de sa sœur, Gilberte Baugy, épouse d’Antoine Bourdin, procureur du roi à Moulins, qui figure également dans la liste comme marraine et pour cause de décès, ainsi que le père Antoine Baugy (référence : Henry de Lagérenne Ainay-le-Château en bourbonnais, Histoire de la ville et de la châtellenie des origines à nos jours, volume 2, Paris Moulins, p. 492.)Reliure : Le manuscrit est revêtu d’une reliure de type monastique compartimentée, ornée de fer, notamment d’un agneau pascal avec traces de fermoirs à lacets. Cette intéressante reliure probablement lyonnaise, est la reliure d’origine de ce manuscrit, le dos a été refait, quelques restaurations sur les plats.

JACOBUS MATHEY dit Jacquet Maci

Grande majuscule « F » ornée

Première moitié du XIVe siècle 1851 Lettre ornée sur vélin (18,5x16,5 cm) extraite d’une page d’antiphonaire ou graduel, musique notée sur une portée à 4 lignes. Grande initiale F (17,3x10,5 cm) décorée aux gouaches et à l’encre à motifs abstraits bleus et vermillons pour la hampe et à l’encre vermillon verte et bleue pour les motifs ornementaux couvrant l’espace intérieur et les prolongation marginales.

Initiale ornée par l’enlumineur ornemaniste Jacobus Mathey / Jacquet Maci. L’identité de cet artiste a été établit par Mr François Avril à la suite d’un travail comparatif de trois manuscrits caractèristiques du style du peintre : Le Missel de la Saint Chapelle conservé à la Bibliothèque municipale de Lyon ; Un épistolier (MS.YATES. THOMSON 34) du British Museum, et un important Evangéliaire (MS 161) de la Bibliotheque de l’Arselal. Cf F. Avril « Trois manuscrits de l’entourage de Jean Pucelle », Revue de l’art n°9, 1970, p 37 – 48. D’une habileté de plume exceptionnelle et d’une minutie caractéristique, l’art de Jacobus Mathey s’exprime par un foisonnement de filigranes disposés en volutes, tracés d’une fine plume à l’encre vermillon créant un effet de tourbillons relevés de petits cercles à l’encre verte. Le centre de la lettre étant occupée par une petite rosace dessinée à l’encre bleue. Ce motif central est une sorte de signature de l’artiste qui utilise parfois un aigle héraldique ou comme c’est le cas ici, une figure géométrique ayant pour but d’attirer l’œil au centre de la composition. Ce style poussant l’art de la plume jusqu’à l’envahissement est une marque de fabrique de l’artiste. L’identité de Jacquet Maci nous est connue par une mention se trouvant dans la bible de Billyng , enluminée par Jean Pucelle, datée de 1328 (BNF ; Latin 1135) : « Jehan Pucelle, Anciau de Sens, Jacquet Maci, ils ont enluminé ce livre ci. Ceste lingne de vermillon que vees fu ecriste en lan mcccxxvii, en un jeudi darrenier jour davril veille de mai V°5 die » La place qu’occupe Jacquet Maci auprès du peintre Jean Pucelle indique l’importance accordée au travail de plume de l’artiste ornemaniste. François Avril a pu de manière définitive établir que les enlumineurs Jacquet Maci et Jacobus Mathey sont la même et unique personne. Dans une importante communication publiée en 1971 dans le bulletin monumentale tome 129 n°4 année 1971 p249-264 : « Un enlumineur ornemaniste parisien de la première moitié du XIVe siècle : Jacobus Mathey, Jaquet Maci ».Cet article a établit par là le statut de l’artiste ornemaniste dans la hiérarchie des intervenants dans la confection de manuscrits précieux. C’est à dire un statut d’égale importance à celui des peintres en manuscrit. Jacobus Mathey est à ce titre avec Jean Pucelle à qui il a été plusieurs fois associé, l’un des acteurs majeur du renouveau de l’art de l’enluminure de la première moitié du XIVe siècle.

[Jean-Baptiste Le Marinier, Chevalier de CANY, Commandeur de l’Ordre de Malte (1645-1689)]

« Reflexions dun Chevalier de Malte Religieux de l’ordre militaire des hospitaliers de Saint [Jean] de Jerusalem. Sur la grandeur et les devoirs de son Etat ».

Circa 1688 Manuscrit composé de 15 cahiers assemblés par des lacets et reliés entre eux par une cordelette de lin (177 feuillets in-folio (230 x 355 mm). Calligraphie très lisible, écrite à l’encre noire et à l’encre rouge, réglé au crayon en marge. Quelques déchirures, manques dans les premiers feuillets. Manuscrit très fortement raturé et surchargé. Composition - Avant-propos, 6ff.- Suivi de : « Formulaire de la profession reguliere des Chevaliers de Malte » (à l’encre rouge) 1ff.- Suivi de : « Oraisons que le prestre dit avant la profession ». En latin aux encres rouges et noires, 2ff.- Suivi de : « La forme de Donner l’ordre de Chevalerie, Les oraisons finies, le prestre commence la messe et sarreste avant levangil alors celui quy se dispose a recevoir l’habit se leve de devant l’autel, et va se mettre a genoux devant le chevalier quy la luy doit donner : pour en recevoir premierement lordre de chevalerie lequel luy dit (…), 4ff.- Suivi de : « Troisieme section contenant les paroles qui se prononcent en faisant les vœux », 1page. - suivi de : « Quatrième section contenant la forme de donner la croix et l’habit régulier de l’ordre et les oraisons quiserecitent pour conclusion de la cérémonie » 2 ff.- Suivi de : « Oraison après profession » (à genoux devant l’autel), 3ff.- Suivi de : « Reflexions dun Chevalier de Malte Religieux de l’ordre militaire des hospitaliers de Saint [Jean] de jerusalem. Sur la grandeur et les devoirs de son Etat ». 326 pages numérotées, dont les 4 derniers blancs. Le dernier marqué au verso d’une autre écriture : « Recu Ch de Malthe dan langue de provence le premier 7 bre 1572. »Défauts : Saut de pagination entre la dernière page de table marquée 293 à la partie commençant par : « réflexion d’un chevalier » paginée 303.

I – Historique de l’ordre de malte L’Ordre de chevalerie le plus ancien au monde : il fut créé en 1048. L’ordre dont le symbole est la croix blanche à huit pointes se donnera pour but la défense militaire des malades et des pèlerins lors des croisades. Sa double vocation militaire et hospitalière se verra confirmée au fil des siècles par la refonte en une seule entité des anciennes confréries de l’ordre des Templiers et des Antonins. Basé dans l’ile de Malte l’Ordre souverain militaire et hospitalier de Saint Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte eut au cours des XVIe et XVIIe siècles un rôle essentiel dans la lutte contre les Turques.Parallèlement à cette activité guerrière l’institution prit en charge les malades et lépreux qui bénéficièrent de l’expérience acquise par l’ordre des Antonins. En lutte constante contre les galères turques, l’ordre devint une puissance incontournable du bassin méditerranéen. À la fin du XVIIe siècle, le relâchement des moeurs et un certain laissé aller rendirent nécessaire une nouvelle mise au point des droits et devoirs de l’ordre. II – Texte de Jean Baptiste le Marinier de CanyC’est ce qu’entreprend en 1688 le commandeur Jean Baptiste le Marinier de Cany dans un travail intitulé « Réflexions d’un chevalier de Malte, Religieux de l’Ordre militaire des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem sur la grandeur de son état ». Ce texte, encore inédit de nos jours connaît deux versions, une italienne, une française. Le chercheur Luigi Michele de Palma a publié un article en 2019 « Jean-Baptiste Le Marinier de Cany un maestro della spiritualita giovannita » Edizioni La Villa, une analyse de la structure de ce texte fondamental concernant non seulement l’éthique et l’histoire de l’ordre mais aussi sur le rituel de l’adoubement des chevaliers. Son travail s’appuit sur l’analyse d’un manuscrit conservé à la Bibliothèque de La Valette (Libr.1416), celui ci, comprenant cinq parties, au lieu de trois dans notre exemplaire. Notre manuscrit offre en comparaison d’intéressantes variantes. Ainsi, dans la seconde partie, chaque section est précédée des phrases prononcées par le chevalier lors de sa réception ainsi que la description minutieuse de chacun des moments clefs de la cérémonie. Ces instants forts, sont dans notre manuscrit l’occasion d’en expliquer la symbolique rejoignant en cela l’exemplaire décrit par Luigi Michele de Palma de la bibliothèque de Malte. Par exemple : folio 190, « le profes donne lespée au recevant avec son fourreau en la main lui disant. (un mot rayé) à cette fin que mainteniez tout ce que vous avez promis prenez cette espée au nom du Pere, du Fils, et du Saint esprit. Ainsisoitil. »___ Des sentiments que doit inspirer un Chevalier de la manière dont on lui présente lépée »L’intégralité du déroulé de la cérémonie est également reportée en début d’ouvrage sous un titre écrit en rouge (la forme de donner l’ordre de chevalerie (…) Cette section est apparemment absente de l’exemplaire décrit par Luigi Michele de Palma. Carmen Depasquale, responsable du département français de la faculté des arts de l’université de Malte, auteur d’une thèse de doctorat en 2000 intitulé « La vie intellectuelle et culturelle des chevaliers de Malte au XVIIIe siècle », donne une description des exemplaires connus de ce texte, tous inédits, deux textes en français NLM.libr 1416 ; NLM.libr 324) Ainsi que deux versions italiennes, l’un : NLM.libr250 est comme notre exemplaire est composé des deux premières parties, l’autre : NLM.libr558 comporte les parties 3 à 5 et la table des matières. III – Remarques sur la nature de ce document Les nombreux remords, biffures, réécritures de texte sont parfois d’une importance considérable. Ils indiquent que notre manuscrit est un exemplaire de premier jet ou du moins dans un stade d’élaboration d’un texte définitif, comprenant d’amples extensions marginales possiblement intégrées au texte dans une version ultérieure. Ceci laisse à penser que ce manuscrit est vraisemblablement autographe. Une date en marge de 1688 indique par ailleurs que la rédaction de celui-ci est antérieure avec la date généralement donnée de 1689 à la version conservée à la Bibliothèque de La Valette. Les remords, salissures, taches, lignes raturées et ajouts inter-textuels ne laissent aucun doutent la nature originale de ce manuscrit. Un manuscrit du plus vif intérêt probablement autographe de Jean Baptiste le Marinier, Chevalier de Cany, qui eut un impact majeur sur l’ordre militaire des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, dans lequel se trouve minutieusement décrit le déroulé de l’adoubement des membres de l’ordre.

La part du rêve - Inventaire manuscrit d’une bibliothèque privée vers 1815

Vers 1815 1815 Inventaire manuscrit vers 1815 d’une bibliothèque privée sans doute de la région de Limoge.Feuillets de différents formats assemblés en désordre, 18ff« Voici donc en abrégé et par ordre des matières le tableau sommaire en différents genres des ouvrages (…) tels qu’ils sont classés et placés par doubles rangées de chacune des tablettes de ladite grande armoire. »« De main gauche, dixième tablette deuxième rangée de livre mélange de vieilles brochures et imprimés, première rangée sur le fond et l’arrières, vieux ouvrages en parchemin.Deuxième tablette : inventions, secrets et jeux récréatifs, sept volumes en parchemin.« Magasin des modes françaises et anglaises. Plan généalogique de fortifications de guerre (plus loin) collection informe et dévastée (aujourd’hui sans ordre), mais considérable et précieuse en ce qu’elle est composée d’un très grand nombre d’estampes et gravures anciennes et de différents genres de la main d’hommes alors célèbres dans l’école. Les unes et les autres enfermées comme enfouies pèle et mêle sous des cartons multipliés et de différentes grandeurs et formats. "

Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, Duchesse de BERRY (1798-1870)

Naples, 10 mai 1850. Très belle lettre écrite sur un petit bi-folium, agrémenté en marge d’une grande composition à l’or et de trois aquarelles dans le style troubadour : Un personnage en prière devant une église, un ange et une sainte femme (pochoir et aquarelle). Une charmante lettre adressée à sa « chère Grum », le climat de Naples n’est pas clément, « Le Roi a ete bon pour eux il a permis a Adinolphe de porter l’uniforme de Husard de la garde vous pensez sa joie », suivent quelques nouvelles domestiques. Très beau document dans l’esprit néo gothique cher à la Duchesse.

MEDVECZKI (Diourka) ; TOPOR (Roland)

MARGARET(titre provisoire)

Circa 1968 Tapuscrit in 4 broché de 64 ff portant en page de titre « MARGARET (titre provisoire) / Scénario original de D. Medveczki et R. Topor » .

Scénario original inédit de premier jet d’un film de Diourka MEDVECZKI dont la réalisation prévue en 1970, fut abruptement abandonnée par le réalisateur qui décida de rompre tout lien avec la société. Étoile montante de la nouvelle vague Diourka Medveczki est un véritable météore qui ne produisit que trois œuvres durant sa courte carrière : « Paul » avec Bernadette Lafont, Jean-Pierre Léaud, Jean-Pierre Kalfon en 1969 ; « Marie et le curé » avec Bernadette Lafont et Jean Claude Castelli en 1968 et « Jeanne et la moto » Avec Isabelle Marcanton et Alain Fradisse en 1969. Les cahiers du cinéma reconnaissent alors « Un cinéaste dont on peut d’ores et déjà estimer qu’il est l’un des plus importants tournant en France », 1969. Il est vrai que l’œuvre a de quoi séduire, à mi chemin entre Pierre Buñuel et Jean Luc Godard son style est véritablement fascinant. Maniant un humour décalé, volontiers provocateur servi par une image aux plans audacieux et très construits. Compagnon de Bernadette de Lafont sa vie connaît un tournant au début des années 70, il divorce et traverse une crise existentielle qui l’amènera à choisir une vie d’ermite dans les Cévennes dans une maison en bois construite de ses mains et meublée de ses propres sculptures. Diourka est en effet sculpteur d’origine Hongroise qui connaît dans les années 60 une reconnaissance prometteuse, soutenu par Picasso à Valauris, il exprime une fougue et un talent que tous lui reconnaissent. C’est cet attrait pour les volumes qui l’amène au cinéma, il dit lors de son dernier entretien avoir voulu alors « faire un cinéma qui soit comme un bas-relief en mouvement ». « Margaret » désiré ardemment par la critique ne vit jamais le jour, ce film devait être l’aboutissement d’un cycle qui resta donc inachevé. Nous n’avons pas pu trouver de témoignage de la rencontre Topor-Diourka, mais à la lecture de cette très étrange histoire la réponse s’impose comme une évidence. La foisonnante imagination de Topor, son humour décalé rencontre avec Diourka une sorte d’alter-égo et nous ne pouvons que nous joindre à la cohorte des critiques se lamentant sur le fait que ce film énigmatique n’ai jamais vue de jour. En 2012, André S. Labarthe et Estelle Fredet ont rencontrés Diourka et ont réalisés un émouvant reportage « Diourka à prendre ou à laisser ». Est parut un coffret DVD regroupant ses trois films ainsi que le documentaire de André S.Labarthe et Estelle Fredet et le Documentaire « Bernadette Lafont exactement » 2007, que nous joignons à cet étonnant document. En quelques mots et sans déflorer la teneur du scénario voici un petit résumé de l’étrange histoire de « Margaret ». Sachez que le film se déroule dans une petite épicerie, qu’il y est question de vie étriquée, de séduction torride, de rats, et d’une petite fille qui dans ce monde désespérant apportera l’espoir d’une vie nouvelle. Diourka avait d’ailleurs imaginé ce rôle pour sa propre fille.

[Mélange] DAMPMARTIN (Anne-Henri Cabot, Vicomte de)

Recueil de textes imprimés et manuscrits.

Détail des pièces imprimées : I. Le dévouement de Malesherbes (Paris, Didot, 1822) II. Discours prononcé dans la séance publique tenue par l’Académie française pour la réception de M. Villemain, le 28 juin 1821 III. Réponse de M. Roger à M.... 1 vol in-4, en demi-maroquin à grains longs, dos à 4 faux nerfs orné au petit fer et en à froid, signé en queue « Thouvenin ». Ex-libris armorié et tampon de bibliothèque de A.-H. Dampmartin.

Un important recueil composé de pièces imprimées et manuscrites, accompagné d’une double table de la main de Dampmartin.Une belle réunion, reliée par Thouvenin, des oeuvres de Dampmartin.A.-H. Dampmartin (1755 – 1825) fut membre de l’armée de Condé, censeur impérial sous l’Empire et membre du corps législatif. Parmi ses nombreux écrits, La France sous ses rois (1810, 5 vol.) fut de nombreuses fois réédité ; ses écrits littéraires et considérations politiques lui valurent l’éloge et la considération de ses contemporains. Un bel ensemble réunissant imprimés et manuscrits originaux de l’auteur, provenant de sa bibliothèque.

PEYTEL (Sebastien)

Physiologie de la Poire par Louis Benoit, Jardinier. Exemplaire de Maurice Garçon truffé d'une lettre autographe signée Peytel.

Paris, chez les libraires de la place de la Bourse et ceux du Palais-Royal 1832 XXX, (1ff), 270ppVignettes et culs de lampes gravés sur bois, non signées, d’après Grandville In 8 en demi chagrin bleu marine, dos à cinq nerfs daté en queue 1832, tranche de tête dorée, double exlibris illustré,édition originale illustré d’un dessin représentant une poir mélancolique sur la page de titre, d’après Grandville. Sous le pseudonyme de Louis Benoit Jardinier, se cache Sébastien Peytel, journaliste et notaire à Belley près de Bourg en Bresse. Ce célèbre et rare pamphlet, la physiologie de la poire, ridiculisant le roi en l’assimilant de face et de profil à une poire est une création de Philippon qui est poussée ici à son extrême et achève de ridiculiser le monarque. De Daumier à Granville, tous les caricaturistes reprirent le thème et les murs de Paris se couvrirent de poires en tous genre. Louis Phillipe et les représentants du pouvoir nourrirent depuis une haine féroce à l’encontre ces opposants. En 1838 un fait divers fracassant fit la une des journaux : Peytel était accusé d’avoir assassiné sa femme et son domestique. Apres un procès que d’aucun jugèrent hâtif et malgré la défense de Honoré de Balzac, de Lamartine et de nombreuses personnalités politiques et littéraires. Sébastien Peytel fut reconnu coupable et guillotiné le 28 octobre Place du marché de Bourg en Bresse. Le verdict prononcé provoquât la stupeur générale et l’indignation de nombreuses personnalités de premier plan.Cet exceptionnel exemplaire portant l’Ex-libris de Maurice Garçon est accompagné d’une lettre autographe de Sebastien Peytel, datée du 15 juin 1838.2 ff, à la plume, autographe signée Peytel notaire à Belley La lettre portant le tampon de la ville de Belley est adressé à Monsieur Huvier à Paris. Sebastien Peytel se défend d’être le débiteur d’un certain Monsieur Koeppelin qu’il prétend ne pas connaître. En revanche il demande à son interlocuteur s’il lui serait possible de récupérer l’argent qui lui est du en France et à l’étranger « J’ai différents débiteurs à Paris et en France je crois même que l’un d’eux débiteur de 7 ou 8 mille francs est à l’étranger en Belgique ». Il demande s’il serait possible d’effectuer des recherches pour récupérer ces sommes moyennant une juste rétribution. Cette lettre écrite quelques mois avant l’assassinat de sa femme, est de grande importance : Peytel fut accusé d’avoir tué sa femme afin de capter sa rente et payer ses dettes, mais ont voit bien ici que Sebastien Peytel en s’adressant à cet homme d’affaire disposait d’un capital qu’il tentait de récupérer, quelques mois avant le drame, affaiblissant ainsi le motif d’un hypothétique meurtre. Il est clair que cette lettre aurait été un argument fort en faveur de l’accusé s’il elle avait été produite à l’époque.

PROA (Jean Jacques)

[Mémoires manuscrites d’un marin négrier rochelais en 1806] « J.J. Proa, Mes mémoires destinées à mon fils »

Vers la fin du XVIIIe siècle Cahier In 4 en couverture souple, « J.J Proa _ Mes mémoires » écrit à l’encre brune sur le plat supérieur. Manuscrit rédigé au net, certainement par un membre de la famille de J.J. Proa vers la fin du XVIIIe siècle. Manuscrit rédigé à l’encre violette très joliment calligraphiée. 1bl, 113ff, 2bl

J.J. Proa (1757-1825) natif de La Rochelle, très tôt orphelin, s’embarque dès l’âge de 14 ans, dès son troisième voyage, il prend la direction de l’Afrique sur un navire Négrier : le commerce triangulaire est réputé le plus lucratif de l’époque. Sans aucun état d’âme pour « la marchandise » Jean Jacques Proa raconte comment les négriers organisent le voyage, les circonstance de l’achat des êtres humains, hommes femmes et enfants selon des barèmes et des tarifs alléchants … D’un ton alerte et enjoué l’auteur se met en scène au milieu de cette catastrophe humaine. Il raconte la douceur de vivre aux Antilles, les périls de la « collecte », l’agencement du bateau, afin de se prémunir des révoltes. Ce récit est un des très rares témoignages qui nous soit parvenu racontant dans le détail la sinistre besogne des négriers, rendant ce manuscrit particulièrement précieux. Édité en partie en 1993 et en 2004, sans aucun accompagnement critique ni mise en situation historique ces mémoires, qui sont un témoin unique de cette sinistre période. Quelques extraits de son premier voyage : Troisième voyage et premier en Afrique en 1777, Le bateau négrier, Le Duc de Laval, va appareiller en direction de l’Afrique, dirigé par le capitaine Bridon dont Proa fait la description suivante : « Il était dans la fleur de l’âge et nouvellement marié, il avait l’âme tendre et le cœur sensible »« Après avoir embarqué les vivres et les marchandises, nous nous disposâmes à partir pour les cotes d’Afrique, y faire emplettes de nègres esclaves pour les aller revendre à Saint Domingue. »« Notre cargaison consistait en fer, toiles de coton bleu, eau de vie, fusils, quincailleries de toutes espèces : miroir couteaux ciseaux etc, draps blancs et rouge, toile blanche de Suisse etc… il faut aussi beaucoup de tabac (…) l’on donne ces marchandises en échange des noirs ; un nègre coute en Afrique a peu près 3 à 400 francs, on le revend en Amérique 1600 à 1800 francs, ce qui est un gros bénéfice ! Aussi ce sont des voyages très lucratifs, et où le capitaine seul gagne souvent 30 000 francs. Nous devions traiter 400 nègres. » « Après une escale au Portugal le bateau se dirige vers l’Afrique à Sama puis Juida (actuelle Ouidah) où le troc débute Le capitaine Mr Bridon proposition d’un logement et d’un magasin pour y recevoir les marchandises et les nègres achetés. Les marchandises sont débarquées à Grégoué où se trouvent les forts.»Une grande partie des esclaves y sont stockés mais le compte n’y est pas, le jeune Jean Jacques doit se rendre Épée « afin d’y résider et de finir d’acheter les nègres qui nous étaient nécessaires ». Après plusieurs péripéties l’expédition arrive à son terme, le bateau transformé pour le transport des esclaves et la sécurisation de l’équipage (canons) est terminée, le bateau appareil en direction de Saint Domingue. Après une digression savante sur le bénéfice dégagé par l’opération : 450 nègres à 1500 francs pièces en moyenne (hommes femmes et enfants) ôtés les frais de fonctionnement, et les pertes inévitables, les gains sont considérables. « Aussitôt le départ le capitaine les officiers et parties de l’équipage choisissent parmi les négresses celles qui leur conviennent les mieux ; elles nous servent à table, et au lit et d’ordinaire ce sont celles qui se portent le mieux et se vendent le mieux parce que souvent on leur fait faire bonne chair et on les diverti. » Arrivés à Fort au Prince, Jean Jacques Proa touche l’argent de mes parts « tête de nègres » il achète quatre barriques de café pour y faire quelques bénéfices en France. Sur la fin du manuscrit Jean Jacques Proa qui en 1806 a 49 ans, dresse un bilan de son existence : « Je fais sur ma vie trois réflexions : 1. j’ai trop sacrifié au moment présent et négligé ma fortune.2. L’envie de me marier m’a pris trop jeune et m’a trop dominé. 3. Enfin j’ai laissé la mer dans un temps ou je pouvais y faire le plus de bénéfices. »

SILVESTRE Armand & MORAND Eugene

GRISELIDIS, Mystere - Gouaches. Aquarelles. Lettres ornees & ecriture par Serge Beaune

1920, En feuilles (232 x 250 mm) sous un portefeuille. 153 feuillets.Sur japon nacre, chaque feuillet manuscrit recto verso est execute sur papier japon nacre a fort grammage et se compose d’un texte manuscrit a l’imitation de l’ancien encadre de compositions art nouveau, bandeaux, culs de lampes et motifs.Les motifs decoratifs a theme animalier ou abstrait, pour certains s’inspirent de l’art roman, d’autres de themes egyptiens et orientaux.Bien qu’uniforme dans l’esprit les themes changent subtilement d’une page a l’autre en changeant de couleurs d’une scene a l’autre. Chaque initiale du texte et le nom des personnages est peint en rouge.Chaque scene (en moyenne toutes les deux et trois pages, parfois moins) s’ouvre par une peinture occupant la moitie de l’espace dans une demi ogive, realisee a la gouache puis vernie.Les ornements etant peints dans une technique mixte gouache et aquarelle.La tonalite de l’ouvrage joue sur les clairs obscurs et privilegie les scenes de nuit ou d’interieurs eclairees par des lanternes et flambeaux.Ces scenes alternent des paysages crepusculaires.Ouvrage date et signe en fin d’ouvrage « Termine le 23 mars 1920, Serge Beaune »

Cet exemplaire unique, fruit de six ans de travail est l’œuvre de Serge Beaune, peintre symboliste representant de la tendance art nouveau, ami de Roche Grosse. Illustrateur et affichiste il a collabore et illustre plusieurs ouvrages d’Anatole France, Francis Carco, Pierre Louys, Remy de Gourmont et Charles Baudelaire.Il collabore regulierement dans le journal l’illustration pour les numeros de noel. En 1926 il cesse son activite de peintre et devient imprimeur.Ce livre unique est a rapprocher d’un autre travail, sur un texte de Pierre Louys «Chrysis ou la ceremonie matinale» qui se trouve de nos jours a Lisbonne dans la prestigieuse collection du musee de la Fondation Calouste Gulbenkian. Calouste Gulbenkian (1869- 1955) , financier armenien et esthete, etait connu pour l’exigence de ses choix, ses moyens financiers lui permettant d’acquerir les plus belles pieces proposees sur le marche, il acquit les manuscrits anciens les plus precieux de son temps, ainsi que les œuvres art nouveau les plus recherchees. Ce collectionneur de genie, etait un des plus grands bibliophile de son temps, il chassait avec la meme passion les manuscrits medievaux et les reliures art deco, sa devise «The best or nothing» s’adapte particulierement au travail de Serge Beaune.Donne en 1891 la piece Griselidis fut interprete au Francais et rencontra un vif succes, les roles principaux etaient tenus Madame Bartet dans le role de la marquise de Salus et Coquelin Cadet dans le role du diable. Quelques annees plus tard Jules Massenet adapta la piece a l’opera.