Référence :3025

MARGARET(titre provisoire)

MEDVECZKI (Diourka) ; TOPOR (Roland)

Circa 1968 Tapuscrit in 4 broché de 64 ff portant en page de titre « MARGARET (titre provisoire) / Scénario original de D. Medveczki et R. Topor » .

Scénario original inédit de premier jet d’un film de Diourka MEDVECZKI dont la réalisation prévue en 1970, fut abruptement abandonnée par le réalisateur qui décida de rompre tout lien avec la société. Étoile montante de la nouvelle vague Diourka Medveczki est un véritable météore qui ne produisit que trois œuvres durant sa courte carrière : « Paul » avec Bernadette Lafont, Jean-Pierre Léaud, Jean-Pierre Kalfon en 1969 ; « Marie et le curé » avec Bernadette Lafont et Jean Claude Castelli en 1968 et « Jeanne et la moto » Avec Isabelle Marcanton et Alain Fradisse en 1969. Les cahiers du cinéma reconnaissent alors « Un cinéaste dont on peut d’ores et déjà estimer qu’il est l’un des plus importants tournant en France », 1969. Il est vrai que l’œuvre a de quoi séduire, à mi chemin entre Pierre Buñuel et Jean Luc Godard son style est véritablement fascinant. Maniant un humour décalé, volontiers provocateur servi par une image aux plans audacieux et très construits. Compagnon de Bernadette de Lafont sa vie connaît un tournant au début des années 70, il divorce et traverse une crise existentielle qui l’amènera à choisir une vie d’ermite dans les Cévennes dans une maison en bois construite de ses mains et meublée de ses propres sculptures. Diourka est en effet sculpteur d’origine Hongroise qui connaît dans les années 60 une reconnaissance prometteuse, soutenu par Picasso à Valauris, il exprime une fougue et un talent que tous lui reconnaissent. C’est cet attrait pour les volumes qui l’amène au cinéma, il dit lors de son dernier entretien avoir voulu alors « faire un cinéma qui soit comme un bas-relief en mouvement ». « Margaret » désiré ardemment par la critique ne vit jamais le jour, ce film devait être l’aboutissement d’un cycle qui resta donc inachevé. Nous n’avons pas pu trouver de témoignage de la rencontre Topor-Diourka, mais à la lecture de cette très étrange histoire la réponse s’impose comme une évidence. La foisonnante imagination de Topor, son humour décalé rencontre avec Diourka une sorte d’alter-égo et nous ne pouvons que nous joindre à la cohorte des critiques se lamentant sur le fait que ce film énigmatique n’ai jamais vue de jour. En 2012, André S. Labarthe et Estelle Fredet ont rencontrés Diourka et ont réalisés un émouvant reportage « Diourka à prendre ou à laisser ». Est parut un coffret DVD regroupant ses trois films ainsi que le documentaire de André S.Labarthe et Estelle Fredet et le Documentaire « Bernadette Lafont exactement » 2007, que nous joignons à cet étonnant document. En quelques mots et sans déflorer la teneur du scénario voici un petit résumé de l’étrange histoire de « Margaret ». Sachez que le film se déroule dans une petite épicerie, qu’il y est question de vie étriquée, de séduction torride, de rats, et d’une petite fille qui dans ce monde désespérant apportera l’espoir d’une vie nouvelle. Diourka avait d’ailleurs imaginé ce rôle pour sa propre fille.

1,800.00 €