Référence :1820

La pratique des usures en France, & Traités de l’usure.

[...]

slnd (entre 1665 et 1715), 2 vol. in-4 de 514 pp. et 321 pp., en plein maroquin rouge. Dos très richement ornés de fleurons aux pointillés, triple listel en encadrement des plats. Aux armes, grattées sous la Révolution, mais très lisibles, de Nicolas Desmaretz (1648-1721), intendant des finances et conseiller d’Etat, un des deux directeurs généraux des finances, puis commandeur et trésorier des ordres de Louis XIV (1713). Nicolas

Aux armes, grattées sous la Révolution, mais très lisibles, de Nicolas Desmaretz (1648-1721), intendant des finances et conseiller d’Etat, un des deux directeurs généraux des finances, puis commandeur et trésorier des ordres de Louis XIV (1713). Nicolas Desmaretz fut introduit dans le monde de la finance en tant que premier commis par son oncle Colbert en 1676 ; nommé conseiller d’Etat en 1678, il fut disgracié et exilé, puis rappelé en 1702 par Louis XIV qui le nomma aux plus hautes fonctions de l’Etat. Destitué en 1715 à la mort de Louis XIV, il se retira à la Ferté où il mourut en 1721. Ses armes parlantes sont d’azur à la dextrochère d’argent, tenant trois lys des marais (Olivier, 1371).Ces deux manuscrits inédits traitent, du point de vue du droit canon, de l’histoire de France, et du droit civil, de la pratique et de la légitimité de l’usure. L’auteur s’emploie ainsi à démontrer la légitimité d’une usure parcimonieuse, tout en en condamnant les abus. En effet, pour lui, le recours systématique à le rente de l’argent n’a d’autre cause que la fainéantise « qui possede la plus part des Esprits, Au lieu de s’appliquer à quelqu’Employ où l’argent croîtroit par le travail, on ayme mieux ne rien faire, par ce qu’on gagne autant que si l’on travailloit ». C’est la raison pour laquelle il loue la politique des princes qui « de tems en tems ont mis par degré les usures légitimes au point ou elles sont ». Comme nous l’apprennent les remarques de l’auteur, le manuscrit a été rédigé sous le règne de Louis XIV, entre 1665 et 1715, et pourrait être de la main de Desmaretz lui-même. L'auteur termine son travail par une considération sur la nécessité d'un recours à une législation qui prenne en compte l'usage commun. "Il est donc à désirer que cette matière soit réglée. C'est pour cela que ces mémoires sont dressés car bien que le discours m'est obligé à parler souvent avec affirmation, néanmoins, je n'ay prétendu et ne prétens encore décider quoique ce soit, mais simplement proposé, me remettant à ce que les puissances ecclésiastiques et royales en voudront prononcer".Un document économique de grand intérêt et d’illustre provenance.

4,000.00 €